France, portrait social Édition 2024

Cet ouvrage rassemble trois analyses des discriminations ressenties et vécues par différents groupes de personnes. Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2023, année encore marquée par une forte inflation. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le21/11/2024
France, portrait social- Novembre 2024
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Sommaire

Consommation et épargne des ménages

Insee Références

Paru le :21/11/2024

En 2023, la ralentit nettement en volume (+0,8 %), après le rebond de sortie de la crise sanitaire (+3,1 % en 2022) (figure 1). Dans le même temps, l’année 2023 est marquée par une forte hausse des prix des biens et services consommés par les ménages (+7,1 % en moyenne annuelle), du fait principalement de la hausse des prix de l'alimentation et de l’énergie. La , incluant les consommations individualisables financées par la collectivité, augmente de 0,7 % en volume, après +3,1 % en 2022.

Figure 1 – Évolution de la consommation finale des ménages par fonction

en %
Figure 1 – Évolution de la consommation finale des ménages par fonction (en %) - Lecture : En 2023, la dépense de consommation finale des ménages en produits alimentaires et boissons non alcoolisées décroît de 3,2 % en volume.
Poste de consommation Variation en volume au prix de l’année précédente Variation des prix Coefficient budgétaire¹
2021 2022 2023  2021   2022   2023  2023
Alimentation et boissons non alcoolisées, dont : -0,4 -2,5 -3,2 0,6 7,2 12,1 12,4
Produits alimentaires -0,5 -2,9 -3,1 0,6 7,4 12,2 11,4
Boissons alcoolisées et tabac -1,7 -4,3 -4,4 3,0 1,5 7,0 3,5
Articles d’habillement et chaussures 11,5 1,5 -2,9 0,1 2,9 2,5 3,0
Logement, eau et énergie, dont : 3,1 -0,1 0,5 1,4 3,2 3,9 27,3
Loyers (y compris loyers imputés) 1,8 1,6 1,4 0,6 0,8 1,7 19,4
Gaz, électricité et autres combustibles 4,7 -10,4 -3,3 5,1 15,3 14,5 4,2
Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer 6,5 -4,3 -5,2 1,3 5,7 6,1 4,0
Santé (dépenses à la charge des ménages) 14,9 2,2 3,9 -4,0 0,6 1,5 3,8
Transports 10,1 6,4 3,8 5,0 11,3 4,0 12,9
Information et communication 3,4 1,3 4,0 1,2 -0,5 -2,6 3,6
Loisirs, sport et culture 8,3 11,6 3,0 1,5 4,2 4,1 6,9
Éducation (dépenses à la charge des ménages) 0,2 0,6 3,0 1,7 3,2 3,6 0,7
Hôtels, cafés et restaurants 15,6 37,7 5,5 1,2 4,8 5,0 8,5
Assurances et services financiers, dont : 2,2 2,4 1,7 -0,6 8,0 38,2 8,2
Services financiers 1,7 2,6 1,6 -1,0 22,7 193,5 3,3
Soins corporels, protection sociale et biens et services divers 7,6 5,8 0,5 1,5 3,2 5,6 6,2
Dépense de consommation finale des ménages 5,2 3,1 0,8 1,4 4,9 7,1 100,0
ISBLSM² 6,0 6,3 1,1 1,2 3,2 5,1 ///
Administrations publiques³, dont : 8,5 2,9 0,4 -0,1 0,2 3,3 ///
Santé 11,7 0,0 1,4 1,3 1,7 1,7 ///
Éducation 6,1 3,6 -0,4 -2,0 1,3 5,1 ///
Consommation finale effective des ménages 6,0 3,1 0,7 1,0 3,7 6,2 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Part de la dépense en valeur consacrée à un bien ou un service particulier (ou à une catégorie de biens ou services) dans la dépense de consommation finale des ménages. Pour que la somme des coefficients budgétaires soit égale à 100, il faut y ajouter le poids de la correction territoriale (différence entres les achats à l’étranger des résidents et les achats en France des non-résidents) : soit -1,0 %.
  • 2. Dépenses de consommation des institutions sans but lucratif au service des ménages.
  • 3. Dépenses des administrations publiques en biens et services individualisables.
  • Lecture : En 2023, la dépense de consommation finale des ménages en produits alimentaires et boissons non alcoolisées décroît de 3,2 % en volume.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Après sept années consécutives de baisse, la part des dans le augmente légèrement (30,4 %, après 29,5 % en 2022), et retrouve son niveau d’avant-crise (30,2 % en 2019) (figure 2). Les dépenses de logement, d'eau et d'énergie, qui constituent plus des trois quarts des dépenses pré-engagées, sont quasiment stables en 2023 (+0,5 %). Les loyers (réels et ) augmentent à un rythme légèrement moins soutenu qu’en 2022 (+1,4 %, après +1,6 %) et restent sur une tendance stable depuis 2015. À l’inverse, les dépenses des ménages en électricité, gaz et autres combustibles continuent de baisser, de façon toutefois moindre qu’en 2022 (-3,3 %, après -10,4 %). La baisse de la consommation d’énergie en 2022 et 2023 est due à des températures clémentes et des comportements de sobriété énergétique en réaction à des prix qui progressent nettement (+14,5 %, après +15,3 %).

Figure 2 – Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

en %
Figure 2 – Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut (en %) - Lecture : En 2023, les dépenses pré-engagées représentent 30,4 % du revenu disponible brut. La plus grande partie de ces dépenses sont celles liées au logement (22,8 % du revenu disponible brut).
Année Dépenses pré‑engagées Dépenses liées au logement Assurances (hors assurance-vie) et services financiers Services d'information et de communication
1960 13,5 10,7 1,8 0,4
1961 14,0 11,2 1,7 0,4
1962 14,1 11,4 1,6 0,4
1963 14,8 11,9 1,8 0,4
1964 15,1 12,1 2,0 0,4
1965 15,9 12,7 2,0 0,4
1966 16,4 13,2 2,1 0,4
1967 17,3 14,0 2,1 0,4
1968 18,1 14,7 2,3 0,4
1969 19,3 15,4 2,7 0,5
1970 19,4 15,5 2,8 0,5
1971 19,6 15,5 2,8 0,5
1972 19,4 15,4 2,8 0,5
1973 19,6 15,1 3,3 0,5
1974 20,1 14,8 4,1 0,6
1975 19,5 14,8 3,3 0,7
1976 20,4 15,3 3,5 0,9
1977 20,7 15,6 3,3 1,0
1978 20,5 15,4 3,3 1,1
1979 21,5 15,9 3,7 1,3
1980 22,6 16,8 3,7 1,4
1981 23,2 17,0 4,1 1,5
1982 23,3 16,9 4,3 1,5
1983 24,4 17,6 4,6 1,5
1984 25,8 18,5 5,0 1,7
1985 26,5 18,9 5,2 1,8
1986 26,5 18,7 5,4 1,7
1987 26,9 18,9 5,5 1,8
1988 27,0 19,0 5,6 1,8
1989 27,2 19,0 5,8 1,7
1990 27,1 19,1 5,7 1,7
1991 27,4 19,9 5,1 1,7
1992 27,7 20,2 5,1 1,7
1993 28,1 20,8 4,9 1,8
1994 28,2 21,3 4,4 1,8
1995 27,9 21,6 3,8 1,9
1996 28,5 22,0 3,9 1,9
1997 28,2 21,9 3,7 1,9
1998 28,3 22,0 3,5 2,0
1999 27,9 22,0 3,0 2,2
2000 28,1 21,4 3,6 2,4
2001 28,4 21,3 3,8 2,7
2002 27,9 21,1 3,3 2,9
2003 28,4 21,6 3,2 3,0
2004 28,7 21,8 3,2 3,0
2005 29,3 22,3 3,2 3,1
2006 29,5 22,5 3,4 3,0
2007 29,7 22,3 3,7 3,0
2008 30,1 22,5 3,8 3,0
2009 30,1 23,0 3,4 3,0
2010 29,9 23,1 3,1 2,9
2011 29,8 23,2 3,1 2,8
2012 30,1 23,8 3,0 2,6
2013 30,9 24,6 3,1 2,5
2014 30,7 24,5 3,1 2,4
2015 31,0 24,7 3,2 2,3
2016 30,8 24,6 3,1 2,3
2017 30,6 24,4 3,2 2,2
2018 30,5 24,3 3,2 2,2
2019 30,2 24,1 3,1 2,2
2020 29,9 24,1 3,0 2,3
2021 29,8 24,0 2,9 2,3
2022 29,5 23,6 3,1 2,2
2023 30,4 22,8 4,8 2,2
  • Lecture : En 2023, les dépenses pré-engagées représentent 30,4 % du revenu disponible brut. La plus grande partie de ces dépenses sont celles liées au logement (22,8 % du revenu disponible brut).
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 2 – Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

  • Lecture : En 2023, les dépenses pré-engagées représentent 30,4 % du revenu disponible brut. La plus grande partie de ces dépenses sont celles liées au logement (22,8 % du revenu disponible brut).
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Alors que la consommation en produits alimentaires et en boissons avait été stimulée en 2020 par le confinement et le télétravail, elle diminue depuis 2021 avec le retour de la restauration hors domicile puis la forte augmentation des prix des produits alimentaires en 2023 (+12,2 %). Ainsi, en volume, la dépense en produits alimentaires diminue de nouveau en 2023 (-3,1 %, après -2,9 % en 2022). Cette diminution reflète une baisse effective des quantités consommées, mais aussi des changements dans la qualité des produits achetés.

La consommation en services progresse plus faiblement qu’en 2022, notamment pour ceux qui avaient fortement rebondi en 2021 et 2022 après avoir été fortement affectés par la crise sanitaire. C’est le cas de l’hébergement et de la restauration, où les dépenses décélèrent après deux années de forte hausse (+5,5 % en 2023, contre +37,7 % en 2022 et +15,6 % en 2021). La dépense en transports continue également de progresser en 2023, mais à un rythme moindre qu’en 2022 (+3,8 %, après +6,4 %), tout comme les dépenses en loisirs, sport et culture (+3,0 %, après +11,6 %).

Le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) augmente de nouveau en 2023 (+0,8 %, après +0,3 % en 2022). Si le RDB en valeur des ménages accélère (+8,0 %, après +5,2 % en 2022), le prix de la dépense de consommation finale reste dynamique (+7,1 %, après +4,9 %). Les dépenses de consommation finale augmentent quasiment au même rythme en volume que le pouvoir d’achat du RDB, si bien que le des ménages, qui avait atteint un pic en 2020, est stable par rapport à 2022 pour s’établir en 2023 à 16,9 % du RDB. Il reste à un niveau plus élevé qu’entre 2015 et 2019 (14,1 % en moyenne sur la période) (figure 3).

Figure 3 – Taux d’épargne des ménages

en %
Figure 3 – Taux d’épargne des ménages (en %) - Lecture : En 2023, le taux d'épargne des ménages s'établit à 16,9 %, et le taux d'épargne financière à 6,6 %.
Année Taux d'épargne Taux d'épargne financière¹
1960 16,2 4,0
1961 15,4 3,6
1962 17,7 5,8
1963 17,2 4,8
1964 17,1 3,4
1965 17,9 3,5
1966 18,1 3,1
1967 18,6 4,1
1968 18,8 3,8
1969 17,5 2,5
1970 19,7 4,9
1971 19,5 5,0
1972 19,9 4,4
1973 20,3 4,3
1974 20,5 4,3
1975 21,5 7,2
1976 19,3 5,1
1977 19,3 5,4
1978 20,8 6,5
1979 18,6 4,1
1980 17,9 3,1
1981 17,3 4,2
1982 16,2 4,2
1983 15,6 4,1
1984 14,2 3,1
1985 13,3 3,1
1986 12,5 2,0
1987 11,2 0,2
1988 11,2 0,4
1989 11,4 - 0,2
1990 12,6 1,7
1991 13,1 2,9
1992 14,1 5,0
1993 14,5 6,1
1994 13,6 4,6
1995 14,2 5,2
1996 13,4 4,6
1997 14,4 5,6
1998 13,6 4,5
1999 13,3 4,8
2000 13,3 4,6
2001 14,0 4,9
2002 15,1 5,8
2003 14,6 5,0
2004 14,7 4,4
2005 14,0 3,8
2006 14,3 4,0
2007 14,8 4,3
2008 14,6 4,1
2009 16,1 7,0
2010 15,8 6,5
2011 15,4 5,9
2012 15,6 6,1
2013 14,2 4,7
2014 14,5 5,2
2015 14,0 4,7
2016 13,8 4,3
2017 14,0 4,0
2018 13,9 3,5
2019 14,6 4,1
2020 20,4 10,4
2021 19,1 7,7
2022 16,8 5,5
2023 16,9 6,6
  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : En 2023, le taux d'épargne des ménages s'établit à 16,9 %, et le taux d'épargne financière à 6,6 %.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 3 – Taux d’épargne des ménages

  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée soit pour l’investissement, soit pour des placements financiers ou des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : En 2023, le taux d'épargne des ménages s'établit à 16,9 %, et le taux d'épargne financière à 6,6 %.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Définitions

La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses effectivement réalisées par les ménages résidents pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins.

La consommation finale effective des ménages inclut tous les biens et les services consommés par les ménages, qu’ils aient fait l’objet d’une dépense directe des ménages ou été financés par la collectivité (par exemple, dépenses remboursées par la Sécurité sociale ou allocation logement).

Les dépenses pré-engagées sont supposées réalisées dans le cadre d'un contrat difficilement renégociable à court terme. Ces dépenses comprennent notamment les dépenses liées au logement, y compris les loyers imputés et les dépenses relatives à l’eau, au gaz, à l’électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations, les services de télécommunications, les assurances (hors assurance-vie), les services financiers et les frais de cantine.

Le revenu disponible brut des ménages correspond au revenu, après impôts et prestations sociales, que les ménages peuvent affecter à la consommation ou à l’épargne.

Le loyer imputé est une estimation de l’équivalent monétaire de l’avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale : à savoir, le loyer qu’il aurait à payer s’il était locataire du logement qu’il habite.

Le taux d’épargne des ménages est le rapport entre l’épargne des ménages et leur revenu disponible brut.