Des créations d’entreprises classiques au plus haut dans la Métropole du Grand Nancy en 2017

En 2017, 1 906 entreprises sont créées dans les secteurs marchands non agricoles de la Métropole du Grand Nancy, contre 1 853 en 2016. Les créations d’entreprises progressent ainsi de 2,9 % en un an et atteignent leur plus haut niveau depuis 2010 (figure 1).

Cette hausse repose sur l’essor des créations d’entreprises classiques : + 18,1 % en un an. En 2017, 1 175 nouvelles entreprises classiques ont ainsi vu le jour dans le Grand Nancy, un record depuis que l’Insee mesure et publie les données de créations d’entreprises (1987). D’une part, les créations d’entreprises individuelles, hors micro- entrepreneurs, accélèrent sensiblement (+ 26,6 % entre 2016 et 2017, après + 2,8 % entre 2015 et 2016), pour parvenir à un niveau inédit avec 605 nouvelles unités. D’autre part, les créations de sociétés continuent de croître vigoureusement cette année (+ 10,3 %), après avoir égalé leur plus haut niveau l’an passé. Elles établissent désormais un nouveau record, grâce à 570 inscriptions.

À l’inverse, et contrairement à la situation régionale et nationale, les immatriculations sous le régime micro-entrepreneur (que l’activité commence ou non) reculent nettement en 2017 dans la Métropole du Grand Nancy (- 14,8 % en un an). Elles atteignent un niveau historiquement bas à seulement 731 immatriculations, soit 44 % de moins qu’en 2010. Elles étaient alors au plus haut, au lendemain du lancement de ce nouveau régime, et avant sa requalification plus contraignante opérée fin 2014. Les immatriculations de micro-entrepreneurs ne représentent plus que 38 % des créations d’entreprises dans le Grand Nancy en 2017, soit 8 points de moins que l’an passé et 23 points de moins qu’en 2010.

Les créations d’entreprises représentent 12,9 % des 14 800 entreprises de la Métropole du Grand Nancy en 2017, soit la même proportion qu’en 2016. Ce taux de création reste plus élevé que ceux observés à l’échelle régionale et nationale (figure 2),bien que ces derniers progressent. Par rapport aux quatre autres grandes intercommunalités du Grand Est, la métropole nancéienne, qui arrivait encore en tête du classement en 2015, n’occupe désormais plus que la troisième place. L’Eurométropole de Strasbourg la distance toujours davantage, mais c’est la communauté urbaine du Grand Reims qui affiche désormais le taux de création le plus élevé, grâce à un élan des immatriculations de micro- entrepreneurs. Dans le Sillon Lorrain, le taux de création de Metz Métropole est inférieur à celui du Grand Nancy, mais il s’en rapproche rapidement (+ 0,8 point en un an).

L’augmentation des créations d’entreprises s’avère en effet relativement faible cette année dans la métropole nancéienne au regard des différents territoires de comparaison. Même si la dynamique enregistrée pour les entreprises classiques est de loin la plus importante de toutes, le Grand Nancy pâtit d’un repli sans égal du nombre d’immatriculations de micro-entrepreneurs.

Avec 429 nouvelles unités, les activités de soutien aux entreprises constituent le premier secteur créateur d’entreprises dans le Grand Nancy en 2017, confortant leur première place acquise l’an dernier au détriment du commerce : parmi les nouvelles entreprises nancéiennes, 22,5 % appartiennent maintenant aux services aux entreprises et seulement 17 % correspondent à des ouvertures de commerces. En un an, le poids du secteur du soutien aux entreprises a gagné trois points. Avec 18 % de créations de plus qu’en 2016, ces activités connaissent en effet une forte progression et contribuent le plus à la hausse globale des créations d’entreprises observée cette année dans la métropole. En comparaison, cette croissance est supérieure de dix points à l’augmentation moyenne observée dans le Grand Est (figure 3) et est la plus forte de toutes celles enregistrées dans les grandes intercommunalités de la région. Ce dynamisme concerne d’ailleurs aussi bien les immatriculations de micro-entrepreneurs, qui représentent 58 % de ces nouvelles entreprises, que les créations d’entreprises classiques. Les activités de conseil (gestion, communication) regroupent à elles seules un tiers des créations de ce secteur et contribuent le plus à leur hausse cette année (+ 33 %). Pour ces activités, les trois quarts des créations correspondent à des immatriculations de micro-entrepreneurs et six créateurs sur dix ont moins de 30 ans (contre 45 % dans l’ensemble du secteur et en moyenne dans le Grand Nancy).

À son échelle, le secteur de l’information et de la communication est également un secteur très porteur dans la métropole nancéienne : il rassemble 7,7 % de l’ensemble des créations d’entreprises, soit deux fois plus que dans le Grand Est. Cette part est également supérieure à celle des autres grandes intercommunalités régionales, comme en 2016. Après une année plutôt stable, le nombre de nouvelles entreprises dans ce secteur progresse de 31 % dans le Grand Nancy, un rythme bien supérieur à celui des autres grandes intercommunalités et de l’ensemble de la région (+ 4,7 %). Ce dynamisme repose sur les créations d’entreprises classiques comme sur les immatriculations de micro-entrepreneurs. Ces dernières représentent près des deux tiers des créations, comme dans les territoires de comparaison. Dans ce secteur, 45 % des entreprises créées relèvent de la programmation informatique, activité qui s’accroît de 29 % cette année. Dans l’ensemble, le taux de création dans l’information et la communication est de 24 % dans le Grand Nancy, soit le taux le plus élevé après celui des transports, en plein boom depuis l’année précédente.

Les secteurs de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale se démarquent aussi dans la métropole nancéienne, avec une hausse des créations de 23 % contre 7,5 % dans le Grand Est. En particulier, le secteur de l’enseignement pèse davantage dans la métropole (6,8 % contre 4,4 % dans la région). Il a également plus de poids que dans les autres grandes intercommunalités. Huit créations sur dix correspondent à des immatriculations de micro-entrepreneurs, mais la forte augmentation du nombre de créations dans ce secteur est commune à toutes les formes d’entreprises. Celle-ci provient surtout d’un accroissement des créations d’entreprises de formation continue d’adultes.

En 2017, la plus forte progression des créations du Grand Nancy se situe dans le secteur des activités financières (+ 41 %), mais elle est toutefois à relativiser étant donné le faible nombre d’entreprises, et la succession de baisses et de hausses de grandes ampleurs que connaît le secteur ces dernières années.

Les créations dans les transports, qui ont connu une véritable envolée en 2016 avec une augmentation de 290 %, gardent un bon niveau cette année et s'accroissent de 9 %. La progression du nombre de créations entre 2016 et 2017 dans ce secteur apparaît globalement plus vigoureuse dans le Grand Est (+ 55 %), portée par certaines intercommunalités comme Strasbourg et surtout Reims. Dans cette dernière, le boom des activités de livraison de repas à domicile, survenu plus tôt dans certaines grandes intercommunalités, est observé cette année (+ 420 %). Dans la Métropole du Grand Nancy, le taux de création d’entreprises de transport culmine à 37 % : il est bien plus élevé qu’en moyenne régionale (21 %), mais s’avère inférieur à ceux des intercommunalités de Strasbourg et de Reims (respectivement 56 % et 62 %). Après l’essor des immatriculations de micro-entrepreneurs en 2016, où 83 % des entreprises nancéiennes créées l’ont été sous ce régime, elles ne représentent plus que 37 % des nouvelles entreprises cette année dans la métropole. Elles sont en revanche encore majoritaires dans les autres grandes intercommunalités régionales, sauf à Mulhouse. Dans le Grand Nancy, le haut niveau de créations d’entreprises dans le secteur des transports en 2017 repose ainsi exclusivement sur la forte expansion des entreprises classiques (+ 305 %).

Le secteur de l’hébergement et de la restauration, qui avait aussi connu une très belle progression en 2016, compte autant de nouvelles entreprises en 2017 dans la métropole nancéienne. Il se développe également bien dans les autres grandes intercommunalités, hormis Mulhouse, mais au niveau régional, le secteur présente une légère baisse. Comme l’an passé, la quasi-totalité des créations s’effectue dans la restauration.

Les créations d’entreprises industrielles chutent de 35 % en un an dans la métropole nancéienne, après une baisse déjà marquée l’année précédente. Ce secteur d’activités y est particulièrement mal orienté en comparaison avec la stabilité des créations constatée depuis deux ans à l’échelle du Grand Est. En particulier, les créations d’entreprises dans l’activité de récupération de déchets triés diminuent de moitié dans le Grand Nancy : elles ne représentent plus que le tiers des créations industrielles en 2017, contre 47 % en 2016. Les régularisations des activités de ferrailleurs observées depuis 2015 semblent donc se finaliser et la part des immatriculations de micro-entrepreneurs recule. Au final, le poids de l’industrie dans les créations nancéiennes diminue de trois points dans le Grand Nancy, à 4,6 % ; il passe ainsi sous la moyenne régionale, mais reste encore supérieur aux quatre autres grandes intercommunalités. Alors qu’il était encore de 16 % en 2016, le taux de création dans l’industrie n’est désormais plus que de 10 % en 2017 dans la métropole.

Dans la construction, les créations d’entreprises se font aussi bien plus rares cette année. Seules 5,5 % des nouvelles entreprises nancéiennes apparaissent dans ce secteur, soit moitié moins qu’en moyenne dans le Grand Est. En un an, le nombre de créations a chuté de 36 %, contre - 6 % dans la région. Cette baisse bien plus importante provient autant des immatriculations de micro-entrepreneurs que des créations d’entreprises classiques. À 8 %, le taux de création dans la construction nancéienne est le plus faible des territoires de comparaison et a perdu cinq points en un an.

Dans la Métropole du Grand Nancy, seules 93 entreprises emploient des salariés au moment de leur création en 2017, soit une nouvelle entreprise sur vingt. Comme en 2016, ce sont 200 nouveaux emplois qui sont offerts. Hors micro-entrepreneurs, la part des entreprises employeuses à leur création s’élève à 8 %, une proportion stable d’une année sur l’autre. En moyenne dans le Grand Est et dans les autres grandes intercommunalités (hormis Reims), les nouvelles entreprises sont davantage employeuses (entre 10 % et 15 %), contrairement au constat qui peut être fait à l’échelle nationale (7 %).

Dans la métropole nancéienne, trois entreprises créées en 2017 concentrent à elles seules 21 % des nouveaux salariés : deux d’entre elles relèvent du secteur de la construction et une des services aux entreprises. La construction rassemble au total un quart des emplois qui accompagnent la création des nouvelles entreprises du Grand Nancy (contre 18 % en 2016). Le secteur de l’hébergement et de la restauration en réunit un autre quart (+ 6 points en un an). Comme l’an passé, les activités de soutien aux entreprises en regroupent 15 %.

En 2017, 37 % des entreprises individuelles nancéiennes sont créées par des femmes, soit deux points de plus qu’en 2016. Cette proportion est cependant toujours en retrait par rapport aux moyennes régionale et nationale (respectivement 39 % et 40 %), malgré leur stabilisation. Parmi les grandes intercommunalités du Grand Est, Metz Métropole est la seule à atteindre 39 %. Dans le Grand Nancy, les femmes ont un peu plus de poids au sein des micro-entrepreneurs que dans les entreprises classiques, alors que c’est l’inverse dans l’ensemble de la région. Comme ailleurs et comme l’an passé, la majorité des nouvelles entreprises nancéiennes en 2017 sont créées par des femmes dans le secteur de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale. Elles sont aussi surreprésentées dans les « autres services aux ménages » (activités d’entretien corporel, soins de beauté...), dans l’industrie (habillement, fabrication de bijoux...) et dans le soutien aux entreprises (services de conseil de gestion, activités de design, traduction et interprétation...). À l’inverse, aucune femme n’a créé d’entreprise de construction en 2017 dans le Grand Nancy et elles ne sont que 5 % à en avoir créé une dans le secteur des transports.

Dans la métropole nancéienne, les créateurs d’entreprises individuelles sont particulièrement jeunes : 44 % ont moins de 30 ans, contre 35 % en moyenne régionale et 38 % en moyenne nationale. Par rapport aux autres grandes intercommunalités du Grand Est, les jeunes créateurs sont moins nombreux à Metz et à Mulhouse, mais le sont plus à Strasbourg et à Reims. En un an, cette part des moins de 30 ans progresse de trois points dans le Grand Nancy, comme ailleurs. Elle est plus importante parmi les micro-entrepreneurs : 48 %, soit 8 points de plus que parmi les autres créateurs (figure 4).Chez les hommes en particulier, elle atteint 53 %, soit cinq points de plus en un an. La quasi-totalité des créations d’entreprises du secteur des transports est le fruit d’entrepreneurs qui ne sont pas trentenaires ; ils sont près des deux tiers dans le secteur de l’information et de la communication. À l’inverse, 12 % des créations d’entreprises dans l’enseignement sont réalisées par des personnes de plus de 60 ans, soit deux fois plus qu’en moyenne dans la Métropole du Grand Nancy.