Économie et Statistique n° 341-342 - 2001 L'investissement et le financement des entreprises

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/07/2001
Richard Duhautois
Economie et Statistique- Juillet 2001
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Le ralentissement de l'investissement est plutôt le fait des petites entreprises tertiaires

Richard Duhautois

Au cours de la première moitié des années 90, l'investissement des entreprises est demeuré faible et en dessous du niveau que les modélisations macro-économiques permettaient de prévoir. Cette divergence tient en partie à un comportement d'investissement très différencié suivant la taille et le secteur d'activité. La diminution de l'investissement en volume dans les grandes entreprises et l'industrie recouvre en réalité le recul de la part de ces deux catégories d'entreprises dans la valeur ajoutée : ce constat d'ensemble se révèle trompeur lorsqu'on appréhende les comportements au niveau individuel. En dehors de l'influence du taux d'intérêt réel, peuvent jouer en effet à ce niveau les garanties offertes par les entreprises sans capacité suffisante d'autofinancement, aux organismes de crédit. Cela conduit à adjoindre au taux d'intérêt, le taux de marge et le taux d'endettement, en tant que variables explicatives du taux d'investissement. Une telle estimation est effectuée en distinguant une phase de croissance (1985-1990) et une phase de récession (1991-1996). Ces variables se révèlent plus déterminantes pour les petites entreprises que pour les grandes. Les variables de financement (taux de profit et d'endettement) jouent plus fortement en période de récession, et cela principalement pour les petites entreprises. Le taux d'intérêt et le taux de marge ont un impact plus sensible dans le tertiaire que dans l'industrie. À l'inverse, l'influence de l'endettement ne s'exerce que dans l'industrie, et en phase de croissance. Enfin, quelle que soit la phase de croissance, l'investissement des grandes entreprises ne semble dépendre d'aucune de ces variables. Au total, les petites entreprises ont été plus touchées par le resserrement de la politique monétaire, car elles n'ont pas accès à d'autres modes de financement que les crédits bancaires.

Economie et Statistique

No 341-342

Paru le :01/07/2001