Insee Flash Hauts-de-FranceEn 2017, 32 200 emplois culturels dans les Hauts-de-France Les grands secteurs économiques des Hauts-de-France

Nadia Belhakem (Insee)

En 2017, le secteur culturel emploie 32 200 personnes dans les Hauts-de-France, en baisse de 8,1 % par rapport à 2007. La région est celle où l’emploi culturel pèse le moins (1,4 % des emplois totaux). La publicité, l’édition écrite et le spectacle vivant concentrent plus de la moitié des emplois. La publicité et les activités liées au patrimoine sont surreprésentées dans la région. Le secteur culturel est beaucoup plus présent dans les métropoles de Lille et d’Amiens et dans les territoires urbains du sud de la région. Il emploie davantage de contrats à durée indéterminée qu’au niveau national.

Insee Flash Hauts-de-France
No 117
Paru le :Paru le28/01/2021
Nadia Belhakem (Insee)
Insee Flash Hauts-de-France No 117- Janvier 2021

Cette étude fait partie d'une série de publications sur les grands secteurs économiques des Hauts-de-France des Hauts-de-France.

2 800 emplois perdus en 10 ans

En 2017, le secteur de la culture emploie 32 200 personnes dans les Haut-de-France, soit 8,4 % des emplois culturels en France de province. En volume, la région se positionne au 6e rang, loin derrière Auvergne-Rhône-Alpes (68 900 emplois), Occitanie (48 100) et Nouvelle-Aquitaine (46 600).

Entre 2007 et 2017, 2 800 emplois culturels ont été perdus dans les Hauts-de-France (– 8,1 %), alors qu’ils ont augmenté en France de province (+ 4,8 %). Il s’agit du plus fort recul enregistré au niveau national. En comparaison, l’emploi dans la culture a augmenté de plus de 10 % en Corse, dans les Pays de la Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2017, 1,4 % des actifs de la région travaillent dans le secteur de la culture, soit 0,5 point de moins qu’en France de province (figure 1). Ce poids est le plus faible observé au niveau national, derrière la Normandie et Bourgogne-Franche-Comté (1,5 %). En comparaison, la culture est beaucoup plus présente en Île-de-France et dans les régions situées au sud et à l’ouest de la France (entre 1,9 % et 5,2 %).

Figure 1L’emploi culturel plus présent en Île-de-France et dans les régions du sud et de l’ouestEffectif et part des activités culturelles dans l’emploi total par région en 2017

L’emploi culturel plus présent en Île-de-France et dans les régions du sud et de l’ouest - Note de lecture : en 2017, le secteur culturel en Hauts-de-France compte 32 200 emplois, ce qui représente 1,4 % des actifs de la région.
Code géographique Régions Emplois culturels en 2017 Part de l’emploi culturel dans l’emploi total (en %)
11 Île-de-France 277 753 5,2
76 Occitanie 48 068 2,2
93 PACA 42 194 2,2
84 Auvergne-Rhône-Alpes 68 876 2,1
94 Corse 2 533 2,0
75 Nouvelle-Aquitaine 46 593 2,0
53 Bretagne 25 567 2,0
52 Pays de la Loire 26 741 1,7
44 Grand Est 36 668 1,7
24 Centre-Val de Loire 16 805 1,7
28 Normandie 19 833 1,5
27 Bourgogne-Franche-Comté 16 874 1,5
32 Hauts-de-France 32 180 1,4
  • Note de lecture : en 2017, le secteur culturel en Hauts-de-France compte 32 200 emplois, ce qui représente 1,4 % des actifs de la région.
  • Source : recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.

Figure 1L’emploi culturel plus présent en Île-de-France et dans les régions du sud et de l’ouestEffectif et part des activités culturelles dans l’emploi total par région en 2017

  • Note de lecture : en 2017, le secteur culturel en Hauts-de-France compte 32 200 emplois, ce qui représente 1,4 % des actifs de la région.
  • Source : recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.

Plus de la moitié des emplois culturels dans la publicité, l’édition écrite et le spectacle vivant

À l’instar des autres régions de province, la publicité, l’édition écrite et le spectacle vivant représentent les principales activités culturelles en Hauts-de-France. En 2017, elles concentrent plus de la moitié des emplois culturels de la région. La place occupée par la publicité dans la culture constitue toutefois une spécificité régionale.

Avec 6 000 postes, soit 18,6 % des emplois culturels, la publicité, principalement implantée dans la MEL (Atress, Publicis Eto ou encore Adrexo), est le premier employeur du secteur dans la région. Les activités liées à la valorisation du patrimoine sont également surreprésentées. Elles représentent 9,9 % des emplois culturels dans les Hauts-de-France, soit 3 points de plus par rapport à la moyenne de France de province. Avec plus de 3 000 monuments historiques inscrits et classés, la région dispose en effet d’un large patrimoine au rayonnement national comme le Louvre-Lens ou encore le Centre historique minier de Lewarde.

A contrario, les arts visuels, les activités d’architecture et d’enseignement culturel emploient moins dans la région qu’en France de province.

Près d’un tiers des emplois culturels dans la zone de Lille

Le poids de la culture dans l’emploi total est plus élevé au sein des métropoles lilloise et amiénoise, mais également au sud de la région sur Creil ou Compiègne. Avec près de 10 000 actifs travaillant dans le secteur, la zone d’emploi de Lille concentre à elle seule près d’un tiers des emplois culturels de la région. En sus de son poids économique, cette zone bénéficie de la présence d’industries créatives (publicité, architecture, design), des activités culturelles propres aux territoires urbanisés. À l’inverse, la culture pèse moins au nord de l’Aisne ou dans les territoires limitrophes à la zone de Lille.

Des emplois culturels plus stables dans la région

Dans les Hauts-de-France, les activités culturelles offrent davantage de contrats à durée indéterminée (CDI) qu’en France de province (57,5 %, soit 5,8 points de plus) (figure 2). La structure de l’emploi régional y contribue fortement. En effet, les secteurs offrant le plus souvent de CDI, comme la publicité ou l’édition écrite (7 postes sur 10), sont surreprésentés dans la région. Il existe toutefois d’importantes disparités selon le type d’activité. Dans le spectacle vivant, seul un emploi sur trois est un CDI et un sur cinq dans l’audiovisuel-multimédia.

Dans le secteur de la culture, le recours au temps partiel est par ailleurs plus fréquent. Il concerne 26 % des emplois, soit 8,4 points de plus que la moyenne de l’ensemble des emplois de la région.

Figure 2Davantage d’emplois culturels en CDI dans les Hauts-de-FranceConditions d’emploi dans le secteur culturel dans les Hauts-de-France et en France de province

en %
Davantage d’emplois culturels en CDI dans les Hauts-de-France (en %)
Conditions d’emploi Hauts-de-France France de province
CDI 57,5 51,7
Indépendants 19,1 24,6
CDD 14,2 14,4
Employeurs 6,6 6,8
Autres* 2,5 2,4
  • * « Autres » se compose des contrats d’apprentissage, des contrats aidés, des stagiaires et des aidants.
  • Source : recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.

Figure 2Davantage d’emplois culturels en CDI dans les Hauts-de-FranceConditions d’emploi dans le secteur culturel dans les Hauts-de-France et en France de province

  • * « Autres » se compose des contrats d’apprentissage, des contrats aidés, des stagiaires et des aidants.
  • Source : recensement de la population 2017, exploitation complémentaire.

Un haut niveau de formation

Les activités exercées dans le secteur de la culture nécessitent des niveaux de formation initiale élevés. Plus d’une personne sur cinq est diplômée d’un bac + 5, soit deux fois plus que la moyenne régionale. Dans l’architecture, près de 7 actifs sur 10 sont au moins titulaire d’un bac + 3.

Les salariés de la culture perçoivent en moyenne 13,50 € net de l’heure, soit 0,70 € de plus comparé à l’ensemble des salariés de la région (respectivement 13,90 €, soit + 0,90 € comparé à l’ensemble des salariés au niveau national).

Avec 15,20 € de l’heure, l’architecture est l’activité la plus rémunératrice en lien avec le haut niveau de diplômes requis. À l’opposé, les salaires perçus dans la publicité sont les plus bas du secteur (11,70 € net de l’heure). Dans cette activité, la présence de métiers moins qualifiés (magasinier, livreur coursier ou encore télévendeur) tire les salaires vers le bas.

Dans la région, la culture emploie plus d’hommes que de femmes : 53,6 % contre 50,8 % en France de province. En outre, les personnes qui y travaillent sont plus jeunes : une sur cinq a entre 15 et 29 ans, soit 2 points de plus qu’en France de province.

Pour comprendre

Le champ de l’économie culturelle est délimité, selon une définition européenne, à partir de deux listes, l’une d’activités, l’autre de professions. La première liste est extraite de la nomenclature d’activités française (NAF rév. 2), la seconde de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles. Ce champ d’analyse est reconnu à l’échelle européenne, permettant des comparaisons entre pays.

Pour la présente étude, une approche par secteur d’activité a été privilégiée.

Les emplois culturels sont les emplois des établissements ayant une activité principale définie comme culturelle. En tout, 34 activités culturelles sont identifiées qui se répartissent en 8 familles : la publicité, l’édition écrite, le spectacle vivant, l’enseignement culturel, l’audiovisuel et multimédia, le patrimoine, les arts visuels et l’architecture.

Sources

RP 2017 (exploitations complémentaires)

Le recensement de la population offre une approche de l’emploi total dans le secteur culturel. Il permet en outre de caractériser les actifs occupés du secteur.

DADS 2017

Les déclarations annuelles de données sociales permettent de produire des statistiques sur l’emploi et une analyse fine des salaires du secteur.

Pour en savoir plus

« La culture en Hauts-de-France : une activité métropolitaine relayée par une armature de villes de taille moyenne », Insee Analyses n° 62, novembre 2017

« La culture, une activité capitale », Insee première n° 1644, avril 2017

« Portrait statistique de la culture en Bretagne », Insee Dossier n° 2, février 2017