Insee Flash Ile-de-FranceRetours de Français venant de l’étranger : en Île-de-France, davantage de cadres et d’arrivées depuis les pays anglo-saxons

Florence Faucon

L’Île-de-France est la région qui accueille le plus de personnes venant de l’étranger. Parmi ces arrivées, 40 % sont des personnes de nationalité française. Les Français de retour en Île-de-France viennent principalement des pays anglo-saxons. Dans la région capitale, ces retours comprennent une part importante de cadres et de femmes âgées de 20 à 24 ans.

Florence Faucon
Insee Flash Ile-de-France No 34- Septembre 2018

En 2013, 81 000 personnes arrivées de l’étranger en Île-de-France

Au cours de l’année 2013, plus de 264 000 personnes sont arrivées en France métropolitaine en provenance de l’étranger. Parmi ces nouveaux résidents, près d’un tiers, soit 81 000 individus, se sont installés en Île-de-France.

L’Île-de-France est de fait la région de France qui accueille le plus de personnes venant de l’étranger, non seulement en nombre mais également en part de sa population (6,7 ‰), devant Auvergne - Rhône-Alpes (4,8 ‰) et les Hauts-de-France (4,2 ‰) (figure 1).

Par ailleurs, les arrivées depuis l’étranger représentent le tiers des arrivées sur le territoire francilien. Cette proportion est deux fois moindre dans les autres régions de France.

Parmi ces Franciliens arrivés de l’étranger, plus de 33 000 sont de nationalité française, soit un peu plus de 40 %. Cette proportion est conforme à la moyenne nationale (figure 2). En revanche, cette part est plus élevée dans un grand quart nord-ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Hauts-de-France, Normandie) et au contraire plus faible dans les régions de l’est.

Figure 1De nombreuses arrivées de l’étranger en Île-de-FrancePart de la population ayant habité à l’étranger l’année précédente (pour 1 000 habitants)

De nombreuses arrivées de l’étranger en Île-de-France
Région Part de personnes habitant à l’étranger l’année précédente (pour 1000 habitants)
Île-de-France 6,73
Auvergne - Rhône-Alpes 4,81
Hauts-de-France 4,19
Nouvelle-Aquitaine 3,72
Occitanie 3,68
Grand Est 3,68
Provence-Alpes-Côte d'Azur 2,87
Normandie 2,81
Pays de la Loire 2,81
Bretagne 2,57
Bourgogne - Franche-Comté 2,47
Centre - Val de Loire 2,43
Corse 1,51
  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Figure 1De nombreuses arrivées de l’étranger en Île-de-FrancePart de la population ayant habité à l’étranger l’année précédente (pour 1 000 habitants)

  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Figure 2Les expatriés français surreprésentés dans le quart nord-ouest

Les expatriés français surreprésentés dans le quart nord-ouest
Région Part de personnes de nationalité française dans la population ayant vécu à l’étranger en 2013 (en %)
Bretagne 52,1
Pays de la Loire 44,4
Hauts-de-France 43,3
Normandie 42,6
Île-de-France 41,1
Provence-Alpes-Côte d'Azur 40,1
Centre - Val de Loire 39,8
Auvergne - Rhône-Alpes 38,8
Occitanie 38,6
Nouvelle-Aquitaine 38,4
Bourgogne - Franche-Comté 35,9
Grand Est 33,5
Corse 18,5
  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Figure 2Les expatriés français surreprésentés dans le quart nord-ouestPart de personnes de nationalité française dans la population ayant vécu à l'étranger en 2013 (en %)

  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Des expatriés provenant surtout des pays anglo-saxons

Les pays anglo-saxons occupent une place prédominante parmi les pays de provenance des Français auparavant expatriés. Trois ans avant le Brexit, les principaux pays de provenance sont ainsi le Royaume-Uni (10,8 % des arrivées, soit 3 600 personnes), les États-Unis (10,0 % des arrivées, soit 3 300 personnes) et le Canada (5,1 % des arrivées, soit 1 700 personnes). Ces trois pays représentent plus d’un quart des arrivées de l’étranger de nouveaux Franciliens de nationalité française. Les autres régions de France accueillent proportionnellement moins d’anciens expatriés en provenance de pays anglo-saxons. Le Royaume-Uni y reste certes le premier pays d’origine, mais il représente seulement 3,4 % des arrivées, soit 6 400 personnes. Il est suivi par la Belgique avec 2,6 % des arrivées, soit 5 000 personnes, et l’Espagne avec 2,3 % des arrivées, soit 4 300 personnes.

Ce sont principalement les jeunes entre 20 et 29 ans qui viennent ou reviennent en Île-de-France

En Île-de-France, comme pour le reste des régions françaises, 40 % des retours au pays concernent des jeunes de 20 à 29 ans, pour une grande part vraisemblablement des jeunes en retour d’échanges universitaires. Un peu moins d’un tiers des retours concerne des personnes entre 30 et 59 ans et près d’un quart des moins de 20 ans.

L’Île-de-France accueille plus de cadres expatriés que la province

Autre spécificité de l’Île-de-France, la proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures parmi les Français arrivant de l'étranger approche 30 % en Île-de-France contre seulement 15 % en province. D’autre part, la proportion des 20 à 29 ans sans activité professionnelle de retour en France est de 32 % en Île-de-France alors qu’elle est de 41 % en province.

Une majorité de femmes parmi les expatriés de 20 à 24 ans s’installant en Île-de-France

Parmi les expatriés de retour en Île-de-France, il y a autant d'hommes que de femmes, sauf pour la tranche d'âge 20-24 ans où les femmes sont majoritaires (56,8 %) (figure 3). Cette prépondérance des jeunes femmes s’explique en partie par le programme de mobilité « Erasmus ». Il s’agit d’un programme qui permet la poursuite d’études ou la réalisation de stages en entreprise dans d’autres pays de l’Union européenne. Or, en 2013/2014, Erasmus était majoritairement suivi par des femmes (60,5 %). Plus globalement, les femmes sont majoritaires parmi les étudiants de retour de l’étranger (58,3 %).

Figure 3Une majorité de jeunes femmes en Île-de-France parmi les expatriés de 20 à 24 ansRépartition par sexe et âge des Franciliens de nationalité française habitant à l’étranger l’année précédente

Une majorité de jeunes femmes en Île-de-France parmi les expatriés de 20 à 24 ans
Âge révolu quinquennal Hommes Femmes
0-4 1 018 974
5-9 1 121 964
10-14 1 071 803
15-19 980 1 026
20-24 3 190 4 195
25-29 2 887 2 899
30-34 1 600 1 577
35-39 1 238 1 122
40-44 1 049 1 060
45-49 944 715
50-54 536 352
55-59 403 288
60-64 283 198
65-69 171 135
70-74 92 95
75-79 55 69
80-84 30 62
85-89 15 35
  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Figure 3Une majorité de jeunes femmes en Île-de-France parmi les expatriés de 20 à 24 ansRépartition par sexe et âge des Franciliens de nationalité française habitant à l’étranger l’année précédente

  • Source : Insee, recensement de la population 2014.

Sources

Les données sont celles du recensement de la population de 2014, exploitations principale et complémentaire.

Le recensement de la population s’appuie depuis 2004 sur des enquêtes annuelles qui couvrent tous les territoires communaux sur une période de cinq ans. Les informations collectées, référencées au 1er janvier, sont ramenées à l’année médiane des cinq années d’enquêtes les plus récentes. Depuis 2013, le recensement apporte une nouvelle mesure des flux migratoires et des caractéristiques des personnes qui migrent. L’analyse se fait à partir des réponses données à la question « Où habitiez-vous au 1er janvier 2013 ? » (année N-1). Les caractéristiques socio-démographiques des personnes qui migrent sont celles déclarées au moment du recensement des personnes et non au moment de la migration. Le recensement ne permet de connaître ni la situation des personnes arrivées ou sorties d’une zone avant leur migration ni le nombre de départs vers l’étranger.

Définitions

Dans la présente étude, est dénommé « expatrié » un ressortissant de nationalité française vivant dans un pays étranger, indépendamment de son lieu de naissance.