Insee FocusLa nuptialité la plus basse depuis 1950 231 200 mariages de personnes de sexe différent en 2013

Vanessa Bellamy, division Enquêtes et études démographiques, Insee

231 225 mariages ont été célébrés en France en 2013 entre personnes de sexe différent. C'est le chiffre le plus faible enregistré depuis l'après-guerre. Depuis le milieu des années 1970, les mariages sont moins nombreux et plus tardifs. Les remariages représentent environ 20 % des mariages en 2013. Sur les sept derniers mois de l'année 2013, 7 367 mariages de personnes de même sexe ont été célébrés.

Insee Focus
No 18
Paru le :Paru le12/02/2015
Vanessa Bellamy, division Enquêtes et études démographiques, Insee
Insee Focus No 18- Février 2015

Le plus faible nombre de mariages enregistré depuis l'après-guerre

En 2013, en France, 231 225 mariages ont été célébrés entre personnes de sexe différent, dont 225 784 en France métropolitaine (bibliographie). C'est environ 15 000 mariages de moins qu'en 2012 (- 6 %). Ce sont les chiffres les plus bas enregistrés depuis l'après-guerre.

De 1950 jusqu'au début des années 1980, plus de 300 000 couples se mariaient chaque année en France métropolitaine (figure 1). En 1972, 417 000 mariages ont été célébrés : ce chiffre est le plus élevé enregistré depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en excluant l'immédiat après-guerre. Dès 1973, la chute s'est amorcée et n'a cessé de se poursuivre pendant plus de dix ans. Pourtant, les générations nombreuses du baby-boom arrivaient à l'âge de la mise en couple. En 1984, le nombre de mariages passe sous le seuil des 300 000 mariages annuels.

En 1987, la baisse des mariages s'interrompt. Jusqu'en 2000, le nombre de célébrations se maintient globalement entre 250 000 et 300 000, avec un pic de 305 000 mariages en 2000 en France. Depuis cette date, le nombre de mariages de personnes de sexe différent décroît tendanciellement. Le sursaut de 2012 provient probablement en partie de reports de mariages de 2011 sur 2012, suite à une modification fiscale (suppression de la possibilité de faire trois déclarations l'année du mariage). Le nombre de mariages repart à la baisse en 2013.

Figure 1Les mariages et les divorces depuis 1946

Les mariages et les divorces depuis 1946
Année Mariages (sexe différent) dont premiers mariages (femmes) dont remariages (femmes) Divorces
1946 516 882 466 187 50 695 64 100
1947 427 113 373 916 53 197 56 300
1948 370 769 321 537 49 232 45 900
1949 341 091 299 658 41 433 40 300
1950 331 091 292 941 38 150 34 663
1951 319 651 283 327 36 324 33 420
1952 313 892 278 494 35 398 33 013
1953 308 426 275 721 32 705 30 996
1954 314 453 282 061 32 392 30 218
1955 312 703 281 232 31 471 31 268
1956 293 450 262 241 31 209 31 254
1957 310 509 279 680 30 829 30 673
1958 312 133 281 223 30 910 31 300
1959 320 821 290 057 30 764 29 924
1960 319 944 289 481 30 463 30 182
1961 314 841 284 561 30 280 30 809
1962 316 873 287 112 29 761 30 570
1963 339 463 309 962 29 501 30 298
1964 347 525 317 064 30 461 33 250
1965 346 308 316 536 29 772 34 877
1966 339 746 310 720 29 026 36 732
1967 345 578 316 487 29 091 37 194
1968 356 615 329 093 27 522 36 063
1969 380 829 351 701 29 128 37 926
1970 393 686 364 144 29 542 38 949
1971 406 416 376 192 30 224 41 628
1972 416 521 384 449 32 072 44 738
1973 400 740 369 368 31 372 47 319
1974 394 755 362 972 31 783 53 106
1975 387 379 353 410 33 969 55 612
1976 374 003 339 535 34 468 60 490
1977 368 166 330 891 37 275 71 319
1978 354 628 316 758 37 870 74 416
1979 340 405 303 025 37 380 78 571
1980 334 377 296 140 38 237 81 156
1981 315 117 277 031 38 086 87 615
1982 312 405 274 037 38 368 93 892
1983 300 513 261 352 39 161 98 730
1984 281 402 242 841 38 561 104 012
1985 269 419 229 787 39 632 107 505
1986 265 678 225 362 40 316 108 380
1987 265 177 222 705 42 472 106 527
1988 271 124 228 137 42 987 106 096
1989 279 900 235 082 44 818 105 295
1990 287 099 241 521 45 578 105 813
1991 280 175 235 392 44 783 108 086
1992 271 427 227 834 43 593 107 994
1993 255 190 213 260 41 930 110 759
1994 253 746 211 826 41 920 115 658
1995 254 651 211 179 43 472 119 189
1996 287 144 237 176 49 968 119 699
1997 291 163 240 964 50 199 118 284
1998 278 525 231 203 47 322 118 884
1999 293 544 244 253 49 291 119 549
2000 305 234 252 075 53 159 116 723
2001 295 720 246 802 48 918 115 388
2002 286 169 237 117 49 052 118 686
2003 282 756 233 420 49 336 127 966
2004 278 439 227 859 50 580 134 601
2005 283 036 229 084 53 952 155 253
2006 273 914 220 883 53 031 139 147
2007 273 669 220 387 53 282 134 477
2008 265 404 213 799 51 605 132 594
2009 251 478 203 061 48 417 130 601
2010 251 654 203 408 48 246 133 909
2011 236 826 190 855 45 971 132 977
2012 245 930 199 930 46 000 128 371
2013 231 225 186 632 44 593 124 948
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1995, France hors Mayotte à partir de 1996. Hors mariages de personnes de même sexe.
  • Sources : Insee, statistiques de l'état civil ; Ministère de la Justice (divorces).

Figure 1Les mariages et les divorces depuis 1946

  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1995, France hors Mayotte à partir de 1996. Hors mariages de personnes de même sexe.
  • Sources : Insee, statistiques de l'état civil ; Ministère de la Justice (divorces).

Avec 3,8 mariages par an pour 1 000 habitants en 2012, la France se place au 20e rang en termes de nuptialité dans l'Union européenne (UE) à 28 (figure 2). Au sein de l'UE, le nombre de mariages pour 1 000 habitants varie de 2,9 en Bulgarie à 6,9 en Lituanie.

Figure 2Nombre de mariages pour 1 000 habitants en 2012 dans l'Union européenne (UE28)

Nombre de mariages pour 1 000 habitants en 2012 dans l'Union européenne (UE28)
Pays Nombre de mariages pour 1 000 habitants en 2012
Bulgarie 2,9
Portugal 3,3
Luxembourg 3,4
Slovénie 3,4
Espagne 3,5
Italie 3,5
Belgique 3,6
Hongrie 3,6
France 3,8
Pays-Bas 4,2
République tchèque 4,3
Royaume-Uni 4,4
Estonie 4,5
Grèce 4,5
Irlande 4,6
Autriche 4,6
Allemagne 4,8
Croatie 4,8
Slovaquie 4,8
Danemark 5,1
Pologne 5,3
Finlande 5,3
Suède 5,3
Roumanie 5,4
Lettonie 5,5
Chypre 6,7
Malte 6,7
Lituanie 6,9
  • Note : le dernier chiffre disponible pour l'ensemble de l'UE à 28 était de 4,8 mariages pour 1 000 habitants en 2008.
  • Source : Eurostat (extraction des données en janvier 2015), sauf mention contraire et sauf France : Insee, état civil et estimations de population et Irlande : institut national.

Figure 2Nombre de mariages pour 1 000 habitants en 2012 dans l'Union européenne (UE28)

  • Note : le dernier chiffre disponible pour l'ensemble de l'UE à 28 était de 4,8 mariages pour 1 000 habitants en 2008.
  • Source : Eurostat (extraction des données en janvier 2015), sauf mention contraire et sauf France : Insee, état civil et estimations de population et Irlande : institut national.

On se marie moins et plus tard

Le nombre de mariages résulte de la combinaison de deux facteurs : le nombre d'habitants de 20 à 59 ans (95 % des mariés en 2013) et la propension des individus à se marier.

Le nombre d'habitants de 20 à 59 ans a crû continûment de l'après-guerre jusqu'en 2006, alors que le nombre de mariages a commencé à reculer dès 1973. Ce n'est donc pas la structure de la population qui explique les fluctuations des mariages sur longue période mais plutôt l'évolution des comportements : les générations plus récentes se marient moins que les précédentes.

Ainsi, 93 % des femmes nées en 1930 avaient déjà été mariées à leur 50e anniversaire ; c'est le cas de 82 % des femmes nées en 1960 (figure 3). De même, 86 % des hommes nés en 1930 avaient déjà été mariés à 50 ans et 77 % de ceux nés en 1960.

Figure 3Pourcentage de femmes et d'hommes déjà mariés à divers âges par génération

En %
Pourcentage de femmes et d'hommes déjà mariés à divers âges par génération (En %) - Lecture : à 30 ans, 37,5 % des femmes nées en 1980 ont déjà été mariées. Parmi les femmes nées en 1930, au même âge, la proportion était de 86,7 %.
Année de naissance Femmes Hommes
20 ans 30 ans 40 ans 50 ans 20 ans 30 ans 40 ans 50 ans
1930 28,8 86,7 91,8 92,8 5,1 76,3 84,4 85,8
1935 26,5 87,1 91,2 92,0 5,1 76,2 83,5 84,8
1940 28,3 88,3 92,1 92,8 5,9 77,4 84,0 85,2
1945 34,9 87,6 91,2 92,1 7,4 79,9 85,5 86,7
1950 30,8 85,3 89,3 90,5 8,2 78,5 84,9 86,7
1955 32,4 79,4 84,8 86,7 8,2 71,5 80,4 83,4
1960 24,3 70,7 79,3 82,2 4,8 59,5 73,0 77,2
1965 11,9 59,4 71,6 . 1,9 47,4 65,1 .
1970 5,3 51,4 65,6 . 0,9 39,9 59,8 .
1975 2,4 44,9 . . 0,3 34,4 . .
1980 2,0 37,5 . . 0,3 27,1 . .
1985 1,8 . . . 0,3 . . .
1990 1,2 . . . 0,2 . . .
  • Lecture : à 30 ans, 37,5 % des femmes nées en 1980 ont déjà été mariées. Parmi les femmes nées en 1930, au même âge, la proportion était de 86,7 %.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population.

On se marie par ailleurs plus tard ; les mariages aux jeunes âges sont en effet devenus rares pour les femmes : alors que 29 % des femmes nées en 1930 avaient déjà été mariées à 20 ans, ce n'est le cas que de 1 % de celles nées en 1990. ne cesse de s'élever depuis le milieu des années 1970 (figure 4). Lors d'une première union, l'épouse a 30,5 ans en moyenne en 2013 contre 23 ans en 1980. L'époux a 32,3 ans en 2013 contre 25,1 ans en 1980. Les mariages, plus rares aux jeunes âges, ne sont pas entièrement reportés ultérieurement, puisque le nombre de mariés dans une génération tend à diminuer au fil du temps.

Figure 4Âges moyens au mariage et au premier mariage

en années
Âges moyens au mariage et au premier mariage (en années)
Année Âge moyen au mariage (1)
Hommes
Âge moyen au mariage (1)
Femmes
Âge moyen au premier mariage (2)
Hommes
Âge moyen au premier mariage (2)
Femmes
1957 28,3 25,4 26,0 23,3
1958 28,2 25,4 26,0 23,2
1959 28,1 25,3 25,8 23,1
1960 28,0 25,2 25,7 23,1
1961 28,0 25,2 25,7 23,0
1962 27,8 25,0 25,5 23,0
1963 27,3 24,6 25,1 22,8
1964 27,2 24,4 25,0 22,7
1965 27,0 24,2 24,9 22,7
1966 26,8 24,1 24,9 22,7
1967 26,6 24,0 24,9 22,7
1968 26,3 23,8 24,8 22,7
1969 26,2 23,8 24,8 22,7
1970 26,0 23,8 24,7 22,6
1971 26,0 23,8 24,6 22,6
1972 25,9 23,8 24,6 22,5
1973 26,0 23,8 24,5 22,5
1974 26,0 23,8 24,6 22,5
1975 26,3 23,9 24,6 22,5
1976 26,4 24,0 24,7 22,6
1977 26,7 24,3 24,8 22,7
1978 26,9 24,4 25,0 22,8
1979 27,0 24,5 25,0 22,9
1980 27,1 24,6 25,1 23,0
1981 27,4 24,9 25,3 23,1
1982 27,5 25,0 25,5 23,3
1983 27,8 25,4 25,7 23,6
1984 28,2 25,7 25,9 23,9
1985 28,7 26,2 26,3 24,2
1986 29,0 26,5 26,5 24,5
1987 29,5 27,0 26,8 24,8
1988 29,8 27,3 27,1 25,0
1989 30,1 27,5 27,3 25,3
1990 30,3 27,8 27,6 25,6
1991 30,5 28,1 27,8 25,8
1992 30,9 28,4 28,1 26,1
1993 31,4 28,8 28,4 26,4
1994 31,7 29,2 28,7 26,7
1995 32,1 29,5 28,9 26,9
1996 32,6 30,0 29,5 27,4
1997 32,9 30,3 29,7 27,6
1998 33,0 30,5 29,8 27,7
1999 33,2 30,6 29,9 27,8
2000 33,6 31,0 30,2 28,1
2001 33,6 31,0 30,2 28,1
2002 34,0 31,3 30,4 28,3
2003 34,3 31,6 30,6 28,5
2004 34,8 32,1 30,8 28,8
2005 35,3 32,6 31,1 29,1
2006 35,6 32,9 31,3 29,3
2007 35,8 33,1 31,4 29,5
2008 36,1 33,3 31,6 29,6
2009 36,3 33,5 31,7 29,8
2010 36,5 33,8 31,8 30,0
2011 36,6 34,0 31,9 30,1
2012 36,7 34,0 32,0 30,2
2013 37,2 34,6 32,3 30,5
  • 1. Âge moyen calculé par moyenne simple parmi les personnes s'étant mariées l'année considérée.
  • 2. Âge moyen calculé pour une génération fictive d'hommes et de femmes qui auraient à tout âge les taux de primo-nuptialité calculés l'année considérée.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1995, France hors Mayotte à partir de 1996. Hors mariages de personnes de même sexe.
  • Sources : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil.

Figure 4Âges moyens au mariage et au premier mariage

  • 1. Âge moyen calculé par moyenne simple parmi les personnes s'étant mariées l'année considérée.
  • 2. Âge moyen calculé pour une génération fictive d'hommes et de femmes qui auraient à tout âge les taux de primo-nuptialité calculés l'année considérée.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1995, France hors Mayotte à partir de 1996. Hors mariages de personnes de même sexe.
  • Sources : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil.

La part des remariages augmente

En 2013, 125 000 divorces ont été enregistrés. Ce nombre est lié à celui des couples mariés et à leur propension à se séparer. Les changements législatifs influent par ailleurs de manière conjoncturelle sur le nombre de divorces. Ce dernier augmente ainsi à partir de 1975, année de promulgation de la loi introduisant le consentement mutuel. Il est relativement stable entre 1985 et 2004, année de mise en oeuvre de la loi qui vise à simplifier les procédures de divorce. Un pic est atteint l'année suivante, avec 155 000 divorces enregistrés en 2005.

En 2013, 47 000 hommes et 45 000 femmes se sont remariés en France. Ces remariages représentent 20 % des mariages entre personnes de sexe différent pour les hommes et 19 % pour les femmes. Les personnes contractant un nouveau mariage sont quasiment toutes divorcées (94 % pour les hommes comme pour les femmes), les autres étant veuf(ves). À compter des années 1970, le nombre de remariages progresse, pour se stabiliser autour de 50 000 dans les années 1990, avec toujours un peu plus de remariages masculins que féminins. La part des remariages dans l'ensemble des mariages augmente pour les hommes comme pour les femmes. Elle passe de 7,8 % à 19,4 % entre 1973 et 2013 pour les femmes et de 8,4 % à 20,4 % pour les hommes sur la même période. Les augmentations de l'âge au premier mariage d'une part et des remariages d'autre part expliquent la progression de tous mariages confondus.

Mariage pour tous : environ 7 500 mariages entre personnes de même sexe en 2013

En 2013, à compter de mai, date de la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, 7 367 couples de personnes de même sexe ont célébré leur mariage. Sur 2013, 59 % des couples sont masculins. Les conjoints de même sexe sont plus âgés que ceux de sexe différent : la moyenne d'âge est en 2013 de 43 ans pour les femmes et de 50 ans pour les hommes (contre respectivement 35 ans et 37 ans pour les couples de sexe différent). Les écarts d'âge entre conjoints de même sexe sont de 5,4 ans pour les couples de femmes et de 8,0 ans pour les couples d'hommes (contre 4,3 ans en moyenne pour les couples de sexe différent).

En 2013, 49 % des mariages de personnes de même sexe ont été célébrés dans des unités urbaines de plus de 200 000 habitants (40 % pour les personnes de sexe différent), dont 23 % à Paris (4 %). 21 % l'ont été dans les communes rurales, contre 24 % pour les mariages de personne de sexe différent. En 2013, 3 560 communes ont célébré au moins un mariage entre conjoints de même sexe.

Sources

Les statistiques d'état civil sur les mariages sont issues d'une exploitation des informations transmises par les mairies à l'Insee. Le code civil oblige à déclarer tout événement relatif à l'état civil (naissances, mariages, décès, reconnaissances) à un officier d'état civil dans des délais prescrits. L'Insee s'assure de l'exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d'état civil. Les données présentées ici ne comprennent pas l'île de Mayotte.

Définitions

L'âge au premier mariage est un âge moyen calculé pour une génération fictive d'hommes et de femmes qui auraient à tout âge les taux de primo-nuptialité calculés l'année considérée.

Ce mode de calcul diffère de celui de l'âge moyen au mariage, tous mariages confondus, calculé par moyenne simple parmi les personnes s'étant mariées l'année considérée.

Unité urbaine / Agglomération / Agglomération multicommunale / Agglomération urbaine :

La notion d’unité urbaine repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants. Les unités urbaines sont construites en France métropolitaine et dans les DOM d’après la définition suivante : une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants.

Si l’unité urbaine se situe sur une seule commune, elle est dénommée ville isolée.

Si l’unité urbaine s’étend sur plusieurs communes, et si chacune de ces communes concentre plus de la moitié de sa population dans la zone de bâti continu, elle est dénommée agglomération multicommunale.

Si une de ces communes concentre moins de la moitié de sa population dans la zone de bâti continu mais qu’elle y concentre 2 000 habitants ou plus alors elle constituera une unité urbaine isolée. L’agglomération de Paris désigne l’agglomération multicommunale contenant Paris. Enfin, on désigne par « commune hors unité urbaine », les communes non affectées à une unité urbaine.

Remarque :

Ces seuils, 200 mètres pour la continuité du bâti et 2 000 habitants pour la population des zones bâties, résultent de recommandations adoptées au niveau international. À titre d’exemple, dans le règlement européen encadrant le recensement de la population, des statistiques de population basées sur le zonage en unités urbaines sont attendues.

Le calcul de l’espace entre deux constructions est réalisé par l’analyse des bases de données sur le bâti de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Il tient compte des coupures du tissu urbain telles que cours d’eau en l’absence de ponts, gravières, dénivelés importants.

Depuis le découpage de 2010, certains espaces publics (cimetières, stades, aérodromes, parcs de stationnement…), terrains industriels ou commerciaux (usines, zones d’activités, centres commerciaux…) ont été traités comme des bâtis avec la règle des 200 mètres pour relier des zones de construction habitées, à la différence des découpages précédents où ces espaces étaient seulement annulés dans le calcul des distances entre bâtis.

Les unités urbaines sont redéfinies périodiquement. L’actuel zonage, daté de 2020, est établi en référence à la population connue au recensement de 2017 et sur la géographie administrative du territoire au 1er janvier 2020. L’exercice précédent, daté de 2010, reposait sur le recensement de 2007 et la géographie administrative du territoire au 1er janvier 2010.

Une première délimitation des villes et agglomérations avait été réalisée à l’occasion du recensement de 1954. De nouvelles unités urbaines ont ensuite été constituées lors des recensements de 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999.

Les unités urbaines peuvent s’étendre sur plusieurs départements, voire traverser les frontières nationales (voir unité urbaine internationale).

Le découpage en unités urbaines concerne toutes les communes de France métropolitaine et des départements d’outre-mer.

Pour en savoir plus

Bellamy V. et Beaumel C., « Bilan démographique 2014 - Des décès moins nombreux  », Insee Première n° 1532, janvier 2015.

Beaumel C. et Bellamy V., « Statistiques d'état civil sur les mariages en 2013 », Insee Résultats n° 163, février 2015. L'Insee Résultats présente les résultats très détaillés de l'étude ci-dessus.