Insee PremièreUne photographie du marché du travail en 2012

Fabien Guggemos et Joëlle Vidalenc, division Emploi, Insee

En 2012, 25,8 millions de personnes ont un travail et 2,8 millions sont au chômage au sens du BIT. Sur dix personnes qui travaillent, on compte un non-salarié, cinq ouvriers ou employés et quatre cadres ou professions intermédiaires. 5,3 % des personnes ayant un emploi sont en situation de sous-emploi. Cette situation est plus courante parmi les jeunes, les employés et les femmes.

Après avoir progressé de 2008 à 2010, puis connu une légère baisse en 2011, le chômage augmente de nouveau en 2012 et atteint son plus haut niveau depuis 1999. Toutes les classes d’âge sont concernées par cette dégradation, qui affecte principalement les ouvriers et les employés, mais également les professions intermédiaires, plutôt épargnées les deux années précédentes.

Fabien Guggemos et Joëlle Vidalenc, division Emploi, Insee
Insee Première No 1466- Septembre 2013

En 2012, 25,8 millions de personnes ont un travail et 2,8 millions sont au chômage au sens du BIT

En moyenne en 2012, 28,6 millions de personnes de 15 ans ou plus vivant en France métropolitaine sont actives : 25,8 millions ont un emploi et 2,8 millions sont au  ; 21,8 millions de personnes sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un (tableau 1).

Depuis 2005, la population active a augmenté de près de 1,2 million de personnes. Cette hausse est en grande partie due à la participation croissante des femmes au marché du travail. Le nombre de femmes actives a augmenté en moyenne de 110 000 par an depuis 2005, contre seulement 60 000 pour les hommes. L’augmentation de la population active s’est amplifiée en 2012 après deux années consécutives de décélération.

Le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a fortement progressé (+ 1 280 000 par rapport à 2005), tout particulièrement en 2012 (+ 310 000 par rapport à 2011). La tendance générale au vieillissement de la population française se conjugue avec une participation accrue des plus âgés au marché du travail : la part des 50-64 ans parmi les actifs de 15-64 ans augmente régulièrement (27,7 % en 2005 et 30,5 % en 2012) et leur passe de 51,7 % en 2005 à 60,6 % en 2012.

Tableau 1Population âgée de 15 ans ou plus

Population âgée de 15 ans ou plus
Ensemble Femmes (milliers) Hommes (milliers)
(milliers) ( %)
Actifs 28 566 56,7 13 639 14 927
Actifs ayant un emploi 25 754 51,1 12 278 13 476
Chômeurs 2 811 5,6 1 361 1 451
Inactifs 21 847 43,3 12 666 9 181
dont inactifs de 60 ans ou plus 13 285 26,4 7 520 5 765
Ensemble 50 412 100,0 26 305 24 107
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

Neuf personnes sur dix travaillant en France sont salariées

Un peu plus d’une personne sur dix (11,5 %) occupant un emploi en 2012 est non salariée, proportion qui s’est stabilisée depuis le début des années 2000 (tableau 2). Parmi elles,  un tiers sont des femmes. Les non-salariés demeurent sensiblement plus âgés que les salariés :  un sur deux a plus de 46 ans alors que la moitié des salariés a moins de 41 ans.

Les salariés représentent donc 88,5 % des actifs occupés en France métropolitaine. Parmi les actifs occupés, près d’un sur deux est ouvrier ou employé et deux sur cinq occupent une profession intermédiaire ou sont cadres. Depuis 2005, la part des cadres parmi les actifs occupés a progressé (+ 2,1 points à 16,1 %), ainsi que celle des professions intermédiaires (+ 1,2 point à 23,5 %) ; dans le même temps, la part d’ouvriers et d’employés a diminué (respectivement de − 2,7 points à 20,8 % et − 1,2 point à 28,1 %).

Sur les 12,3 millions de femmes qui travaillent, 5,6 millions d’entre elles sont des employées, soit plus des trois quarts de cette catégorie socioprofessionnelle. En revanche, les femmes ne représentent que 11,8 % des ouvriers qualifiés et 33,0 % des ouvriers non qualifiés (tableau 2). La part des femmes progresse parmi les cadres (+ 3,1 points depuis 2005 à 40,2 %) et les professions intermédiaires (+ 1,7 point à 51,2 %).

Tableau 2Statut d'emploi et groupe socioprofessionnel des personnes en emploi selon le sexe

Statut d'emploi et groupe socioprofessionnel des personnes en emploi selon le sexe
Effectif total (milliers) Répartition ( %) Part de femmes
Ensemble Femmes Hommes ( %)
Non-salariés 2 956 11,5 7,7 14,9 31,8
Salariés 22 799 88,5 92,3 85,1 49,7
Dont :
Cadres 4 153 16,1 13,6 18,4 40,2
Professions intermédiaires 6 051 23,5 25,2 21,9 51,2
Employés qualifiés 3 739 14,5 22,8 7,0 74,8
Employés non qualifiés 3 508 13,6 22,5 5,6 78,6
Ouvriers qualifiés 3 520 13,7 3,4 23,0 11,8
Ouvriers non qualifiés 1 827 7,1 4,9 9,1 33,0
Ensemble 25 754 100,0 100,0 100,0 47,7
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

Trois quarts des emplois dans le tertiaire, les autres secteurs peu féminisés

En 2012, 76,1 % des personnes ayant un emploi (salarié ou non) travaillent dans le secteur tertiaire, 13,7 % dans l’industrie, 6,9 % dans la construction et 2,9 % dans l’agriculture (tableau 3). Comparés à l’ensemble de la population en emploi, les jeunes de moins de 25 ans sont davantage présents dans la construction et moins dans les secteurs industriel et agricole (9,4 % contre 6,9 %). A contrario, la proportion des 50-64 ans travaillant dans l’agriculture est sensiblement plus élevée que dans le reste de la population en emploi (4,1 % contre 2,5 %).

Dans le secteur tertiaire, 55,1 % des emplois sont occupés par des femmes. Ces dernières sont notamment majoritaires dans le secteur de la finance, de l’assurance et de l’immobilier (55,7 %) et représentent plus des deux tiers des effectifs dans l’administration publique, l’éducation, la santé et l’action sociale (67,4 %). Inversement, dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture, seuls trois emplois sur dix sont occupés par des femmes et un sur dix dans celui de la construction.

Tableau 3Emploi selon les secteurs et le sexe

Emploi selon les secteurs et le sexe
Effectif total (milliers) Répartition ( %) Part de femmes
Ensemble Femmes Hommes ( %)
Agriculture 750 2,9 1,9 3,9 30,3
Industrie 3 538 13,7 8,3 18,7 28,8
Construction 1 769 6,9 1,5 11,8 10,4
Tertiaire 19 595 76,1 88,0 65,3 55,1
Commerce 3 214 12,5 12,0 12,9 46,0
Transports 1 300 5,0 2,8 7,1 26,3
Hébergement et restauration 967 3,8 3,8 3,7 48,1
Information et communication 740 2,9 1,9 3,7 31,8
Finance, assurance, immobilier 1 148 4,5 5,2 3,8 55,7
Sciences, techniques, serv. administratifs 2 809 10,9 10,1 11,6 44,3
Administration publique, éducation, santé, action sociale 7 749 30,1 42,5 18,8 67,4
Autres services 1 668 6,5 9,6 3,7 70,5
Activité indéterminée 102 0,4 0,4 0,4 45,0
Ensemble 25 754 100,0 100,0 100,0 47,7
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

86,5 % des salariés sont en CDI

86,5 % des salariés bénéficient d’un contrat à durée indéterminée (tableau 4). Les autres formes d’emploi sont moins courantes : les contrats à durée déterminée concernent 9,6 % des salariés en emploi, l’intérim 2,2 % et l’apprentissage 1,7 %. Les femmes occupent plus souvent des emplois à durée déterminée que les hommes. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 93,3 % des emplois en apprentissage et, pour plus des trois cinquièmes, ces apprentis sont des hommes.

18 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel. Les femmes sont quatre fois plus souvent dans cette situation (30,2 %) que les hommes (6,9 %). Les personnes à temps partiel déclarent travailler en moyenne 23 heures au cours d’une semaine normale. Pour les temps complets, le temps de travail hebdomadaire habituel (c’est-à-dire hors périodes de congés ou de RTT) s’élève à 41 heures. À l’inverse de ceux qui travaillent à temps partiel, les hommes à temps complet accomplissent davantage d’heures que les femmes (plus de 42 heures contre près de 39 heures et demie). La part des salariés à temps partiel progresse faiblement depuis 2005 (+ 0,8 point). En 2012, près de trois sur dix de ces salariés (28 %) souhaitent travailler davantage. Parmi ceux qui travaillent moins d’un mi-temps (soit 22,5 % des temps partiels), ils sont même quatre sur dix à souhaiter augmenter leur temps de travail.

Tableau 4Statut d'emploi selon le sexe

Statut d'emploi selon le sexe
Effectif total (milliers) Répartition ( %)
Ensemble Femmes Hommes 15-24 ans
Non-salariés 2 956 11,5 7,7 14,9 2,4
Salariés 22 799 88,5 92,3 85,1 97,6
Dont :
Intérimaires 503 2,0 1,3 2,6 6,3
Apprentis 390 1,5 1,2 1,8 17,4
Contrats à durée déterminée 2 179 8,5 10,6 6,5 26,6
Contrats à durée indéterminée 19 727 76,6 79,3 74,2 47,3
Ensemble 25 754 100,0 100,0 100,0 100,0
Temps complet 21 119 82,0 69,8 93,1 76,9
Heures habituellement travaillées 41,1 39,4 42,2 37,5
Temps partiel 4 635 18,0 30,2 6,9 23,1
Heures habituellement travaillées 23,0 23,4 21,5 20,7
  • Champ : population en emploi de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

Le sous-emploi concerne 5,3 % des actifs occupés

En 2012, 1,35 million d’actifs sont en situation de soit 5,3 % des personnes ayant un emploi. Ils ont un emploi (le plus souvent à temps partiel) mais souhaitent travailler davantage. Retrouvant un niveau proche d’avant la crise après la baisse de 2011 (− 0,8 point), le sous-emploi est en légère hausse en 2012 (+ 0,2 point par rapport à 2011). Les hommes en sous-emploi restent minoritaires (28,4 %), mais leur part augmente de près de deux points par rapport à 2011.

Le sous-emploi touche particulièrement les plus jeunes et les employés non qualifiés (tableau 5). Cependant, sa faible progression en 2012 affecte moins les jeunes que les personnes de 25 ans ou plus. Il reste rare chez les cadres, les professions intermédiaires et les ouvriers qualifiés.

Tableau 5Sous-emploi chez les salariés

Sous-emploi chez les salariés
Actifs en sous-emploi (milliers) Taux de sous-emploi ( %)
Non-salariés 127 4,3
Salariés 1 226 5,4
Dont :
Cadres 64 1,5
Professions intermédiaires 183 3,0
Employés qualifiés 184 4,9
Employés non qualifiés 546 15,6
Ouvriers qualifiés 112 3,2
Ouvriers non qualifiés 137 7,5
Femmes 969 7,9
Hommes 384 2,8
15-24 ans 205 9,8
25-49 ans 820 5,0
50 ans et plus 328 4,6
Ensemble 1 353 5,3
  • Champ : actifs occupés de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

Hausse du chômage de 0,6 point en 2012

En moyenne en 2012, 2,8 millions de personnes sont au , soit 9,8 % de la population active (tableau 6). Le chômage touche plus durement les jeunes (23,9 % des actifs de 15 à 24 ans), les ouvriers (14,4 %) et les moins diplômés (17,1 %).

Le taux de chômage des hommes (9,7 %) reste légèrement inférieur à celui des femmes (10,0 %) mais s’en est considérablement rapproché en 2012, la dégradation récente de l’emploi affectant davantage des secteurs fortement masculins tels que l’intérim, l’industrie et la construction. Plus élevé chez les plus jeunes, le chômage est plus durable chez leurs aînés : 56,6 % des chômeurs de plus de 50 ans recherchent un emploi depuis plus d’un an et 34,9 % depuis plus de deux ans (contre respectivement 27,2 % et 10,2 % pour les 15-24 ans). Les hommes sont un peu plus touchés que les femmes par le chômage de longue durée.

Depuis 2000, le taux de chômage a atteint son niveau le plus bas en 2008, à 7,4 % de la population active. En 2009, avec la récession, il a nettement augmenté (9,1 %), puis plus modérément en 2010 (9,3 %). Après une légère baisse en 2011 (− 0,1 point), il connaît de nouveau une forte hausse en 2012 (+ 0,6 point), atteignant un niveau (9,8 %) proche de celui de 1999 (10,0 %). Le chômage de longue durée et celui de très longue durée poursuivent leur progression entamée en 2008 : en 2012, 3,9 % des actifs sont chômeurs depuis plus d’un an (+ 1,2 point par rapport à 2008) et 1,9 % depuis plus de deux ans (+ 0,6 point).

Ces dernières années, les ouvriers et les employés ont particulièrement souffert de la crise. Le taux de chômage des ouvriers est passé de 10,2 % à 13,4 % entre 2008 et 2010 et culmine à 14,4 % en 2012. Celui des employés qui a progressé de 7,4 % à 9,5 % entre 2008 et 2010, atteint 10,3 % en 2012. Après s’être stabilisée en 2011, la situation des professions intermédiaires se dégrade en 2012 avec un taux de chômage de 5,4 % (+ 0,4 point en un an). A contrario, le taux de chômage des cadres enregistre un léger recul en deux ans pour s’établir à 3,7 % (− 0,2 point de 2010 à 2012) ; pour autant, il ne retrouve pas son niveau de 2008 (3,0  %).

Tableau 6Nombre de chômeurs et taux de chômage

Nombre de chômeurs et taux de chômage
Chômage BIT Nombre de chômeurs Proportion de femmes Taux de chômage ( %)
(milliers) ( %) Ensemble Femmes Hommes
Ensemble 2 811 48,4 9,8 10,0 9,7
15-24 ans 658 45,1 23,9 23,8 24,0
25-49 ans 1 628 49,9 9,0 9,4 8,6
50 ans et plus 525 47,9 6,8 6,8 6,9
Catégories socioprofessionnelles
Agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d'entreprise 74 36,0 3,3 4,3 2,9
Cadres et professions intellectuelles supérieures 180 43,0 3,7 4,0 3,6
Professions intermédiaires 362 49,3 5,4 5,2 5,6
Employés 837 76,7 10,3 10,4 10,3
Ouvriers 901 22,8 14,4 16,8 13,9
Indéterminé 458 50,6 99,7 100,0 99,4
Niveau de diplôme
Sans diplôme ou CEP 768 43,4 17,1 17,1 17,0
Brevet des collèges, CAP, BEP 938 45,9 10,6 11,4 10,0
Baccalauréat 563 54,8 10,0 10,7 9,3
Bac + 2 236 53,8 5,7 5,6 5,8
Diplôme supérieur à Bac + 2 307 52,6 5,6 5,9 5,4
Chômeurs depuis 1 an ou plus 1 118 47,4 3,9 3,9 3,9
15-24 ans 179 40,6 6,5 5,8 7,0
25-49 ans 642 49,4 3,5 3,7 3,4
50 ans et plus 297 47,0 3,9 3,8 4,0
Chômeurs depuis 2 ans ou plus 554 46,2 1,9 1,9 2,0
15-24 ans 67 40,8 2,4 2,2 2,6
25-49 ans 305 48,3 1,7 1,7 1,7
50 ans et plus 183 44,6 2,4 2,2 2,6
  • Champ : population active de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2012.

Après une légère accalmie en 2010 et 2011, la situation des jeunes sur le marché du travail se dégrade à nouveau en 2012

Le taux d’activité des 15-24 ans s’élève à 37,8 % en 2012, inférieur de près de cinq points à la moyenne de l’Union Européenne à 27 (42,6 %). Le taux d’activité des 15-24 ans est bien plus élevé dans les pays scandinaves, en Allemagne (50,7 %), au Royaume-Uni (59,3 %) ou encore aux Pays-Bas (69,9 %). Pour autant, le taux de chômage des 15-24 ans en France est comparable à celui de l’Union Européenne à 27 pour la même classe d’âge (23,9 % en 2012, contre 22,8 %).

Le taux d’activité des 15-24 ans a progressé de 2,6 points entre 2003 et 2009 puis s’est replié de 1,8 point entre 2009 et 2012, l’emploi des jeunes ayant été durement affecté par les effets de la crise. Sur la même période, le chômage est plus fluctuant. Il a particulièrement frappé cette classe d’âge entre 2008 et 2009, avec un taux passé de 18,6 % à 23,2 % en un an. Durant les deux années suivantes, à la faveur d’une reprise modérée de l’activité, le chômage a ainsi reculé légèrement. En 2012, chez les 15-24 ans, il progresse de nouveau (+ 1,8 point) pour atteindre 23,9 %, son plus haut niveau depuis 2000.

Parmi les 2,1 millions de 15-24 ans en emploi en 2012, près d’un sur dix est en situation de sous-emploi (9,8 %) et un salarié sur trois (33,8 %) occupe un emploi temporaire (intérim ou contrat à durée déterminée). Ces proportions sont nettement plus élevées que celles observées sur l’ensemble des personnes en emploi (respectivement 5,3 % et 11,8 % ).

La participation des plus âgés au marché du travail s’accélère en 2012  

Le taux d’activité des 55-64 ans en France s’élève à 47,9 % en 2012. Comme pour les moins de 25 ans, il se situe en-deçà de celui de l’Union Européenne à 27 (52,8 %) et demeure très inférieur à ceux des pays scandinaves, de l’Allemagne (65,4 %), du Royaume-Uni (61,1 %) ou des Pays-Bas (61,5 %). Les écarts sont particulièrement importants chez les 60-64 ans et s’expliquent par des âges légaux de départ en retraite plus précoces en France. Ainsi, seuls 23,1 % des 60-64 ans prennent part au marché du travail en France, contre 35,2 % en Europe.

Cependant, le taux d’activité des seniors augmente régulièrement depuis plusieurs années en France. Cette évolution fait suite à l’augmentation du nombre de trimestres à valider pour partir en retraite à taux plein, au recul de l’âge légal de départ en retraite et à l’abandon progressif, depuis 2009, des dispositifs publics de cessation anticipée d’activité. En 2012, cette progression s’est accélérée de façon significative. Le taux d’activité des 55-64 ans, après des hausses annuelles moyennes de 1,5 point entre 2008 et 2011, s’est ainsi accru de 3,5 points en 2012. Cette tendance est particulièrement nette chez les 60-64 ans : leur taux d’activité, en constante augmentation depuis 2003, a progressé de 9,3 points en neuf ans, dont 3,3 points entre 2011 et 2012.

Avec leur participation accrue au marché du travail, la part des seniors occupant un emploi progresse également. Le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté continûment depuis 2003, y compris entre 2008 et 2009, au plus fort de la crise. Passant de 37 % à 41,5 % entre 2003 et 2011, cette hausse s’est ensuite fortement amplifiée (+ 3 points) : en 2012, 44,5 % des 55-64 ans occupent un emploi. Cette tendance est notamment portée par les plus âgés, la part des 60-64 ans en emploi passant de 13,3 % en 2003 à 21,7 % en 2012 (+ 8,4 points, dont 2,8 points entre 2011 et 2012).

Cependant, les seniors sont aussi plus nombreux à connaître le chômage. En 2012, 7,1 % des actifs de 55-64 ans sont au chômage ; cette proportion reste sensiblement inférieure au taux de chômage de l’ensemble de la population active (9,8 %) mais a suivi la même progression en 2012 (+ 0,6 point). Après deux années de baisse bien plus prononcée que pour les autres classes d’âge, la hausse du taux de chômage des 60-64 ans est particulièrement forte en 2012 (+ 1,3 point à 6,0 %).

Définitions

Chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) : personne en âge de travailler (conventionnellement 15 ans ou plus) qui : 1/ n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence ; 2/ est disponible pour travailler dans les deux semaines et 3/ a entrepris des démarches effectives de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

Taux d’activité « sous-jacent » d’une classe d’âge : moyenne des taux d’activité par âge détaillé. C’est le taux qu’aurait connu la classe d’âge si la taille de chaque génération qui la compose était identique.

Sous-emploi (BIT) : situation d’une personne ayant un emploi à temps partiel, mais qui souhaite travailler plus d’heures sur une semaine donnée et qui est disponible pour le faire, qu’elle recherche un emploi ou non. Sont également incluses dans le sous-emploi les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude (chômage technique...).

Taux de chômage au sens du BIT : nombre de chômeurs rapporté à la population active totale BIT (actifs ayant un emploi et chômeurs).

La collecte de l’enquête Emploi a lieu en continu toutes les semaines de l’année. Chaque semaine, un peu plus de 4 000 ménages ordinaires (c’est-à-dire les habitants de 4 000 logements hors communautés : foyers, hôpitaux, prisons...), soit environ 8 000 personnes de 15 ans ou plus, répondent à l’enquête. Les personnes décrivent leur situation vis-à-vis du marché du travail (qu’elles soient en emploi, au chômage ou en inactivité) au cours d’une semaine dite de référence, au titre de laquelle elles sont interrogées. Ce mode d’observation  s’appuie sur un dispositif déclaratif auprès des ménages. Le niveau et la structure de l’emploi qu’il fournit diffèrent un peu de ceux obtenus en exploitant des sources administratives.