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Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Juin 2023 · n° 136
Insee Analyses Nouvelle-AquitaineD’ici 2040, le littoral néo-aquitain continuerait de porter la croissance démographique de la région

Nicolas Kempf, Julien Lemasson, Ghislaine Monerie (Insee)

Au 1er janvier 2040, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population de la Nouvelle-Aquitaine gagnerait plus de 400 000 habitants. Ainsi, dans les départements de l’ouest et du nord de la région, les populations continueraient d’augmenter, portées par un excédent migratoire. En revanche, elles diminueraient à l’est de la région.

Le vieillissement de la population se poursuivrait dans tous les départements de la région. Néanmoins, il serait ralenti par les migrations en Gironde et en Vienne mais accentué ailleurs. La Dordogne et la Creuse seraient les départements métropolitains les plus âgés.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 136
Paru le :Paru le29/06/2023
En 2040, la Nouvelle-Aquitaine serait la 4ᵉ région la plus peuplée.
Publication rédigée par :Nicolas Kempf, Julien Lemasson, Ghislaine Monerie (Insee)

En 2040, la Nouvelle-Aquitaine serait la 4e région la plus peuplée

En 2040, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, en 22 ans plus de 400 000 personnes supplémentaires vivraient en Nouvelle-Aquitaine. Avec 6,4 millions d'habitants, ce serait la 4e région la plus peuplée.

Jusqu’en 2040, la population régionale augmenterait de 0,3 % en moyenne chaque année. Seul le surplus des nouvelles installations dans la région face aux départs d’habitants (excédent migratoire) expliquerait cette croissance. Il compenserait un solde naturel négatif, c’est-à-dire des décès plus nombreux que les naissances.

À l’ouest et au nord de la région, les populations continueraient de croître

La Gironde serait le département où la population augmenterait le plus rapidement en France métropolitaine jusqu’en 2040 (+0,8 % en moyenne annuelle comme la Loire-Atlantique et la Haute-Garonne). Elle gagnerait à elle seule plus de 300 000 habitants, soit les trois quarts de la croissance régionale. Si les Girondins représentent déjà 27 % de la population régionale, ils en seraient 30 % en 2040.

Les autres départements du littoral participeraient également à cette dynamique régionale : +0,4 % pour la Charente-Maritime et les Landes et +0,3 % pour les Pyrénées-Atlantiques (figure 1).

Bien qu’évoluant en deçà de la moyenne régionale, les deux départements du nord de la région gagneraient également des habitants sur la période. Le nombre de Viennois augmenterait en moyenne de 0,2 % par an, celui des Deux-Sévriens de 0,1 %.

Pour l’ensemble de ces départements du Nord et de l’Ouest, la croissance serait plus soutenue entre aujourd’hui et 2030 qu’entre 2030 et 2040.

Figure 1Évolutions des populations départementales projetées selon le scénario central

(base 100 en 2018)
Évolutions des populations départementales projetées selon le scénario central ((base 100 en 2018))
Année Charente Charente-Maritime Corrèze Creuse Dordogne Gironde Landes Lot-et-Garonne Pyrénées-Atlantiques Deux-Sèvres Vienne Haute-Vienne Nouvelle-Aquitaine
2018 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2019 99,8 100,6 99,9 99,3 99,8 101,1 100,6 99,7 100,5 100,2 100,3 99,7 100,4
2020 99,5 101,2 99,9 98,6 99,6 102,1 101,2 99,5 101,0 100,3 100,7 99,5 100,8
2021 99,3 101,8 99,7 97,8 99,4 103,2 101,7 99,2 101,5 100,4 100,9 99,2 101,2
2022 99,0 102,3 99,6 97,1 99,1 104,2 102,2 98,9 101,9 100,5 101,2 98,8 101,5
2023 98,8 102,9 99,5 96,5 99,0 105,2 102,7 98,7 102,4 100,6 101,4 98,6 101,9
2024 98,7 103,5 99,5 96,0 98,9 106,2 103,2 98,5 102,8 100,7 101,7 98,4 102,3
2025 98,6 104,0 99,4 95,4 98,8 107,2 103,7 98,4 103,3 100,8 102,0 98,2 102,7
2026 98,4 104,6 99,4 94,9 98,6 108,2 104,2 98,2 103,7 100,9 102,3 98,0 103,1
2027 98,3 105,1 99,3 94,4 98,5 109,2 104,7 98,0 104,1 101,0 102,7 97,8 103,5
2028 98,1 105,6 99,2 93,8 98,4 110,1 105,1 97,8 104,5 101,1 102,9 97,5 103,8
2029 97,9 106,0 99,1 93,3 98,2 111,0 105,5 97,6 104,9 101,1 103,2 97,3 104,1
2030 97,8 106,5 99,0 92,9 98,1 111,9 105,9 97,4 105,3 101,2 103,5 97,1 104,5
2031 97,6 106,9 98,9 92,4 98,0 112,8 106,2 97,2 105,6 101,3 103,8 96,9 104,8
2032 97,4 107,3 98,8 91,9 97,8 113,6 106,6 97,0 105,9 101,4 104,1 96,6 105,1
2033 97,2 107,7 98,7 91,4 97,7 114,4 106,9 96,8 106,2 101,4 104,3 96,4 105,3
2034 97,1 108,0 98,6 91,0 97,5 115,2 107,2 96,6 106,5 101,5 104,5 96,1 105,6
2035 96,9 108,3 98,5 90,6 97,3 115,9 107,5 96,4 106,8 101,6 104,7 95,9 105,8
2036 96,7 108,7 98,4 90,1 97,2 116,7 107,8 96,2 107,1 101,7 104,9 95,6 106,1
2037 96,5 108,9 98,3 89,7 97,0 117,3 108,1 96,0 107,3 101,8 105,1 95,3 106,3
2038 96,3 109,2 98,2 89,2 96,8 118,0 108,4 95,8 107,5 101,8 105,2 95,0 106,5
2039 96,1 109,4 98,0 88,8 96,6 118,6 108,7 95,5 107,7 101,9 105,3 94,7 106,6
2040 95,9 109,6 97,9 88,4 96,3 119,2 108,9 95,3 107,9 102,0 105,4 94,4 106,8
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Figure 1Évolutions des populations départementales projetées selon le scénario central

  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Une croissance démographique portée par un excédent migratoire à l’Ouest et au Nord

L’attractivité des quatre départements littoraux expliquerait leur dynamisme démographique. D’ici 2040, les arrivées dans ces départements resteraient bien plus nombreuses que les départs (figure 2). Ces excédents migratoires seraient également supérieurs aux autres départements de la région, à l’exception de la Dordogne. Ils atteindraient jusqu’à +1,1 % en Charente-Maritime.

La contribution du solde migratoire des deux départements du nord de la région, bien que positif, serait inférieure à la moyenne régionale.

Figure 2Évolution de la population par département d’ici 2040 et contributions des soldes naturels et migratoires selon le scénario central

Évolution de la population par département d’ici 2040 et contributions des soldes naturels et migratoires selon le scénario central - Lecture : entre 2018 et 2040, selon le scénario central, la population de la Charente diminuerait en moyenne de 0,2 % par an. Le solde naturel contribuerait à hauteur de -0,5 point et serait partiellement compensé par un solde migratoire qui contribuerait à hauteur de +0,3 point.
Territoire Variation due au solde naturel (en point) Variation due au solde migratoire (en point) Taux de croissance projeté annuel moyen (en %)
Nouvelle-Aquitaine -0,33 0,63 0,30
Gironde 0,10 0,70 0,80
Charente-Maritime -0,64 1,06 0,42
Landes -0,51 0,89 0,39
Pyrénées-Atlantiques -0,35 0,70 0,35
Vienne -0,09 0,33 0,24
Deux-Sèvres -0,29 0,38 0,09
Corrèze -0,67 0,58 -0,10
Dordogne -0,91 0,74 -0,17
Charente -0,52 0,33 -0,19
Lot-et-Garonne -0,57 0,35 -0,22
Haute-Vienne -0,36 0,10 -0,26
Creuse -1,09 0,53 -0,56
  • Lecture : entre 2018 et 2040, selon le scénario central, la population de la Charente diminuerait en moyenne de 0,2 % par an.
    Le solde naturel contribuerait à hauteur de -0,5 point et serait partiellement compensé par un solde migratoire qui contribuerait à hauteur de +0,3 point.
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Figure 2Évolution de la population par département d’ici 2040 et contributions des soldes naturels et migratoires selon le scénario central

  • Lecture : entre 2018 et 2040, selon le scénario central, la population de la Charente diminuerait en moyenne de 0,2 % par an.
    Le solde naturel contribuerait à hauteur de -0,5 point et serait partiellement compensé par un solde migratoire qui contribuerait à hauteur de +0,3 point.
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Le rôle positif des migrations serait amoindri par des déficits naturels dans tous les départements, à l’exception de la Gironde. En effet, seul ce département enregistrerait un nombre de naissances supérieur aux décès d’ici 2040. Cependant, ce phénomène tendrait à se réduire dans le temps.

Malgré un nombre de naissances faiblement supérieur aux décès avant la crise sanitaire, le solde naturel de la Vienne deviendrait légèrement déficitaire. Dans les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, les déficits naturels déjà présents se creuseraient entre 2018 et 2040.

Pour l’ensemble des départements, l’arrivée aux grands âges des générations du baby-boom, nées entre 1946 et 1974, générerait un surcroît de décès dans les prochaines années. Dans le même temps, les naissances diminueraient dans la plupart des départements, notamment du fait de la baisse du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants.

Dans l’est de la région, les populations continueraient de diminuer

Les six autres départements, plus à l’est de la région, continueraient de perdre des habitants entre 2018 et 2040. Le recul annuel moyen varierait de -0,1 % en Corrèze à -0,6 % en Creuse. Ces baisses seraient continues sur toute la période, même si en Creuse, le rythme se réduirait légèrement entre 2030 et 2040. Ainsi, en 22 ans, les départements de l’intérieur pèseraient moins dans la population régionale (-3 points au total), en faveur de la Gironde.

L’unique soutien à la croissance démographique résiderait, comme par le passé, dans des arrivées d’habitants plus nombreuses que les départs. En particulier, le solde migratoire contribuerait plus en Dordogne, en Corrèze et en Creuse qu’en Haute-Vienne, Charente et Lot-et-Garonne. Pour les six départements de l’Est, le rôle positif des migrations s’amplifierait sur la période.

Toutefois, les déficits naturels seraient tels que le dynamisme migratoire ne suffirait pas à les compenser. L’influence négative des déficits naturels serait d’autant plus marquée dans les départements les plus âgés comme la Creuse et la Dordogne. Elle s’accentuerait d’année en année.

Comme dans le reste de la région, l’arrivée massive aux âges de forte mortalité des générations nées lors du baby-boom l'expliquerait en partie. En parallèle, les naissances n’augmenteraient pas.

À un horizon plus lointain, en 2070, ces départements continueraient de perdre de la population. En Nouvelle-Aquitaine, seule la Gironde gagnerait des habitants, à un rythme toutefois moins soutenu qu’en début de période de projection. Les Deux-Sèvres et la Vienne ne gagneraient plus d'habitants vers 2045, la Charente-Maritime, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques peu avant 2060.

La Dordogne et la Creuse seraient les départements métropolitains les plus âgés

Les seniors seraient plus nombreux en 2040 dans tous les départements de Nouvelle-Aquitaine. La poursuite du vieillissement de la population dépend surtout du passé, c’est-à-dire de l’augmentation de l’espérance de vie qui s’est déjà produite, ainsi que de l’avancée en âge des générations déjà nées, notamment celles du baby-boom.

L’âge moyen des départements progresserait, de 2,5 ans dans la Vienne à 6,4 ans en Dordogne. Ainsi, il atteindrait, voire dépasserait les 48 ans dans 8 départements sur 12 en 2040, alors que ce n’est le cas que dans la Creuse en 2018. En 2040, la Dordogne deviendrait le département le plus âgé de France métropolitaine avec un âge moyen de 53,4 ans, devant la Creuse (53,0 ans).

La part des seniors s’accroîtrait dans l’ensemble des départements (figures 3). En France métropolitaine en 2018, la Creuse est le seul département où 30 % de la population a 65 ans ou plus. En 2040, 50 départements seraient dans cette situation, voire au-delà.

Figure 3Part des 65 ans ou plus dans la population par département selon le scénario centralEn 2018

(en %)
Part des 65 ans ou plus dans la population par département selon le scénario central ((en %))
Code département Libellé département Part des 65 ans ou plus dans la population totale en 2018
01 Ain 17,6
02 Aisne 20,1
03 Allier 27,2
04 Alpes-de-Haute-Provence 25,9
05 Hautes-Alpes 24,2
06 Alpes-Maritimes 24,3
07 Ardèche 24,6
08 Ardennes 21,1
09 Ariège 25,9
10 Aube 21,3
11 Aude 25,7
12 Aveyron 27,1
13 Bouches-du-Rhône 20,2
14 Calvados 21,2
15 Cantal 27,6
16 Charente 24,8
17 Charente-Maritime 27,2
18 Cher 25,4
19 Corrèze 27,2
21 Côte-d'Or 20,8
22 Côtes-d'Armor 25,6
23 Creuse 30,0
24 Dordogne 28,5
25 Doubs 19,4
26 Drôme 21,5
27 Eure 19,0
28 Eure-et-Loir 20,2
29 Finistère 22,8
2A Corse-du-Sud 23,7
2B Haute-Corse 22,7
30 Gard 22,8
31 Haute-Garonne 16,5
32 Gers 27,3
33 Gironde 19,1
34 Hérault 21,4
35 Ille-et-Vilaine 17,8
36 Indre 27,6
37 Indre-et-Loire 21,4
38 Isère 18,1
39 Jura 23,2
40 Landes 24,9
41 Loir-et-Cher 24,6
42 Loire 22,2
43 Haute-Loire 23,9
44 Loire-Atlantique 18,0
45 Loiret 19,8
46 Lot 29,3
47 Lot-et-Garonne 26,0
48 Lozère 25,1
49 Maine-et-Loire 19,5
50 Manche 24,4
51 Marne 19,2
52 Haute-Marne 24,4
53 Mayenne 21,8
54 Meurthe-et-Moselle 19,1
55 Meuse 22,3
56 Morbihan 24,0
57 Moselle 19,3
58 Nièvre 28,9
59 Nord 16,7
60 Oise 16,7
61 Orne 25,6
62 Pas-de-Calais 18,5
63 Puy-de-Dôme 21,4
64 Pyrénées-Atlantiques 23,8
65 Hautes-Pyrénées 26,5
66 Pyrénées-Orientales 25,8
67 Bas-Rhin 18,1
68 Haut-Rhin 19,4
69 Rhône 16,8
70 Haute-Saône 22,6
71 Saône-et-Loire 25,4
72 Sarthe 21,7
73 Savoie 20,4
74 Haute-Savoie 16,7
75 Paris 16,9
76 Seine-Maritime 19,6
77 Seine-et-Marne 14,4
78 Yvelines 16,2
79 Deux-Sèvres 23,1
80 Somme 19,6
81 Tarn 24,9
82 Tarn-et-Garonne 22,0
83 Var 25,7
84 Vaucluse 21,9
85 Vendée 24,1
86 Vienne 21,7
87 Haute-Vienne 24,5
88 Vosges 23,6
89 Yonne 24,0
90 Territoire de Belfort 19,6
91 Essonne 14,9
92 Hauts-de-Seine 15,0
93 Seine-Saint-Denis 11,8
94 Val-de-Marne 14,7
95 Val-d'Oise 13,4
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Figure 3Part des 65 ans ou plus dans la population par département selon le scénario centralEn 2018

  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénario central).

Dans la région, seules la Gironde et la Vienne resteraient sous le seuil de 30 %. A contrario, dépassant même les 40 %, la Dordogne et la Creuse seraient les départements avec la part de seniors dans la population la plus importante de France métropolitaine.

La progression du nombre de seniors, +580 000 à l’échelle régionale, irait de +7 000 en Creuse, département le moins peuplé, à +154 000 en Gironde, la plus peuplée. Ce serait dans les départements littoraux, terre d’accueil pour de nombreux retraités, que le nombre de 65 ans ou plus augmenterait le plus fortement, suivi de la Dordogne. Les 75 ans ou plus en représenteraient la plus grande part.

Dans le même temps, la population régionale des moins de 20 ans diminuerait de 132 000 personnes , celle des 20 à 64 ans de 42 000. Cette baisse d’effectifs concernerait tous les départements sauf la Gironde.

La structure de la population en serait grandement modifiée. La part des moins de 20 ans et celle des 20 à 64 ans diminueraient dans les douze départements, même en territoire girondin.

Un vieillissement accru par les migrations dans la majorité des départements

Les migrations ralentiraient le vieillissement de la population en Gironde et en Vienne, tandis qu’elles l’accentueraient dans les autres départements de la région.

D'ici 2040, excepté dans la Vienne, tous les départements néo-aquitains auraient un solde migratoire annuel positif des 25-64 ans. Ces populations sont souvent accompagnées d'enfants, ce qui entraînerait également un solde migratoire positif des moins de 18 ans y compris dans la Vienne.

Néanmoins, le solde migratoire des 18-24 ans serait négatif dans tous les départements sauf en Gironde et dans la Vienne. En effet, une partie de ces jeunes se dirigerait plus souvent vers les départements disposant d’une offre variée et conséquente de formations post-bac délaissant les départements moins bien dotés. Néanmoins, les départements de la Haute-Vienne, Charente-Maritime et Pyrénées-Atlantiques, qui disposent pourtant d’une offre d’enseignement supérieur significative, sont malgré tout déficitaires pour cette tranche d’âge.

Ainsi, en Gironde et dans la Vienne, les nouveaux habitants auraient un âge moyen inférieur à celui des sortants, ce qui participerait à limiter le vieillissement naturel de leurs populations. Dans les autres départements de la région, la situation serait inversée notamment en Creuse, Dordogne et Charente-Maritime. Dans ces trois départements, les sortants seraient en moyenne plus jeunes de 5 ans que les entrants.

En l’absence totale de migrations (pour comprendre), seules la Gironde et la Vienne seraient plus âgées, de respectivement +2,2 ans et +1,1 an par rapport au scénario central (figure 4). Les autres départements vieilliraient moins fortement, jusqu’à 4 années de moins pour l'âge moyen en Creuse et en Dordogne. À l’échelle de la région, l’absence de migrations n’aurait pas d’effet majeur sur l’âge moyen projeté.

Figure 4Âge moyen par département selon les scénarios central et sans migrations

Âge moyen par département selon les scénarios central et sans migrations - Lecture : en 2018, l’âge moyen de la population du Lot-et-Garonne s’élève à 45 ans. Selon le scénario central, elle atteindrait 50 ans de moyenne d’âge soit 3 ans de plus que le scénario sans migrations entre 2018 et 2040.
Territoire 2018 2040 central 2040 sans migrations
Nouvelle-Aquitaine 43,7 +3,8 47,2
Gironde 40,8 +2,8 45,8
Vienne 42,1 +2,5 45,7
Deux-Sèvres 43,5 +3,8 46,3
Haute-Vienne 44,1 +3,5 47,1
Pyrénées-Atlantiques 44,1 +3,9 47,7
Charente 44,8 +4,5 47,9
Landes 44,8 +5,2 48,3
Corrèze 46,1 +3,9 48,5
Lot-et-Garonne 45,1 +5,1 47,2
Charente-Maritime 45,8 +5,1 48,6
Creuse 48,3 +4,7 49,0
Dordogne 47,1 +6,4 49,4
  • Lecture : en 2018, l’âge moyen de la population du Lot-et-Garonne s’élève à 45 ans. Selon le scénario central, elle atteindrait 50 ans de moyenne d’âge soit 3 ans de plus que le scénario sans migrations entre 2018 et 2040.
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénarios central et sans migrations).

Figure 4Âge moyen par département selon les scénarios central et sans migrations

  • Lecture : en 2018, l’âge moyen de la population du Lot-et-Garonne s’élève à 45 ans. Selon le scénario central, elle atteindrait 50 ans de moyenne d’âge soit 3 ans de plus que le scénario sans migrations entre 2018 et 2040.
  • Source : Insee, projections démographiques Omphale 2022 (scénarios central et sans migrations).

Encadré : Quel que soit le scénario, seule la Creuse perdrait toujours des habitants

L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Si le scénario central développé dans cette publication prolonge les tendances passées, les autres scénarios modifient l’hypothèse d’évolution d’une ou plusieurs composantes. Ainsi, le scénario « population haute » combine des hypothèses plus favorables pour les trois composantes que le scénario central, le scénario « population basse » des hypothèses moins favorables.

Selon le scénario « population haute », seule la Creuse continuerait de perdre des habitants à l'horizon 2040 : -0,3 % chaque année en moyenne. Le nombre de personnes vivant en Charente, Dordogne, Lot-et-Garonne et Haute-Vienne serait quasi stable. La Corrèze verrait sa population augmenter, même si cette hausse serait contenue (+0,1 % en moyenne chaque année). La population des autres départements, du littoral comme du Nord, progresserait, de +0,3 % par an en moyenne dans les Deux-Sèvres à +1 % en Gironde.

Selon le scénario « population basse », seules les populations des départements littoraux seraient en hausse, tandis que celle de la Vienne stagnerait et celles des autres diminueraient.

Publication rédigée par :Nicolas Kempf, Julien Lemasson, Ghislaine Monerie (Insee)

Pour comprendre

Les projections régionales et départementales 2018‑2070 à partir du modèle Omphale déclinent localement les projections pour la France diffusées par l’Insee en novembre 2021.

Les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions qui chercheraient à prédire comment évolueront exactement les différentes composantes démographiques dans le futur. La présence de plusieurs scénarios plus ou moins favorables assume et illustre cette incertitude.

Le modèle Omphale permet de réaliser des projections infranationales en projetant d'année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Ces évolutions, semblables quel que soit le territoire, sont appliquées aux comportements observés dans l'espace étudié. Le point de départ des projections est la population 2018 issue du recensement de la population.

Le scénario central décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent (hors pandémie de Covid‑19) : un solde migratoire avec l’étranger de +70 000 personnes par an à compter de 2021, une fécondité stable à 1,8 enfant par femme à partir de 2023 et des gains d’espérance de vie. Les autres scénarios se conçoivent comme des modulations appliquées aux dernières tendances observées. Les populations locales projetées sont cohérentes avec la projection nationale.

Le scénario sans migrations est un scénario de projection purement théorique neutralisant toutes nouvelles entrées ainsi que tous départs, internes à la France comme avec l'étranger. Seuls les effets de la fécondité et de la mortalité feraient évoluer la population au fil des ans.

Publication rédigée par :Nicolas Kempf, Julien Lemasson, Ghislaine Monerie (Insee)

Définitions

Omphale :

Omphale (outil méthodologique de projection d'habitants, d'actifs, de logements et d'élèves) est une application qui comprend un modèle théorique de projection de la population, des bases de données démographiques, des techniques d'analyse démographique et des outils de construction de scénarios pour le futur.

Solde migratoire / Migrations / Mouvements migratoires :

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l'année. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Indicateur conjoncturel de fécondité / Somme des naissances réduites :

L'indicateur conjoncturel de fécondité, ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Espérance de vie / Espérance de vie à la naissance / Espérance de vie à 60 ans :

L'espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d'une génération fictive soumise aux conditions de mortalité par âge de l'année considérée.

C'est un cas particulier de l'espérance de vie à l'âge x, c'est-à-dire le nombre moyen d'années restant à vivre au-delà de cet âge x dans les conditions de mortalité par âge de l'année.

Pour en savoir plus

Lemasson J., « En 2070, un tiers des Néo-Aquitains seraient âgés de 65 ans ou plus », Insee Flash Nouvelle-Aquitaine no 81, novembre 2022.

Cazaubiel A., El Guendouz A., « D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants », Insee Première no 1930, novembre 2022.

Algava É., Blanpain N. : « 68,1 millions d’habitants en 2070 : une population un peu plus nombreuse qu’en 2021, mais plus âgée », Insee Première no 1881, novembre 2021.

Projections de population 2018-2070 pour les départements et les régions, Chiffres détaillés Insee.fr.