Une croissance démographique supérieure à la moyenne française en Auvergne Rhône-Alpes

Geneviève Burel, Claude Waszak, Insee

La région connaît une croissance de population plus marquée que la moyenne nationale. Ce dynamisme démographique concerne essentiellement les espaces bénéficiant de la proximité de grands pôles urbains marquant ainsi la poursuite de l’étalement urbain et la densification des grandes aires urbaines. Les territoires ruraux isolés et très peu denses, notamment à l’ouest de la région, restent à l’écart de la croissance. À l’échelle départementale, selon le dynamisme des espaces urbains et des zones rurales périphériques, les écarts de croissance restent marqués.

Insee Flash Auvergne
No 13
Paru le :Paru le19/10/2015
Geneviève Burel, Claude Waszak, Insee
Insee Flash Auvergne No 13- Octobre 2015

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la population de la région Auvergne Rhône-Alpes s’accroît à un rythme toujours supérieur à la moyenne française. Depuis 1982, le différentiel s’est accentué. Entre 2007 et 2012, la population régionale progresse annuellement de + 0,8 % contre + 0,5 % en France. Ce taux de croissance place Auvergne Rhône-Alpes au 4e rang des régions françaises les plus dynamiques, derrière la Corse, le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées et les Pays de la Loire.

En moyenne annuelle, la région a gagné 58 000 habitants entre 2007 et 2012, contre 56 300 entre 1999 et 2007 et 35 500 entre 1982 et 1999.

Densification des grandes aires urbaines

Le dynamisme démographique bénéficie essentiellement aux espaces urbanisés qui s’étendent le long des vallées du Rhône et de la Saône et du sillon alpin, ainsi qu’à la métropole clermontoise. Ce sont les aires urbaines du sillon alpin et du bassin franco-genevois qui connaissent les plus forts taux de croissance. En particulier, la composante française de l’aire urbaine de Genève-Annemasse a vu sa population augmenter annuellement de près de 7 100 personnes entre 2007 et 2012, soit un taux de croissance annuel de + 2,6 %, le plus élevé des grandes aires urbaines françaises.

Dans toutes les grandes aires urbaines, l’étalement urbain s’accentue. Entre 2007 et 2012, le taux de croissance annuel moyen de la population des couronnes (+ 1,4 %) est deux fois plus important que celui des pôles urbains (+ 0,6 %). Cependant, du fait de leur poids démographique, l’accroissement de la population des pôles contribue pour moitié à celui des grandes aires urbaines.

Le fort développement de la population dans les franges limitrophes des grandes aires urbaines traduit la poursuite de l'extension périurbaine. C’est notamment le cas au sud-ouest de l’aire stéphanoise en direction du Puy-en- Velay, au nord de Saint-Étienne le long de l’A72, dans le versant du Bugey limitrophe du sillon alpin, ainsi que dans la vallée du Rhône entre les massifs de la Drôme et de l’Ardèche.

Les territoires ruraux isolés à l’écart de la croissance

La population baisse dans les espaces ruraux isolés (– 0,1 % annuellement entre 2007 et 2012), contrastant avec la croissance des espaces urbains et périurbains. À l’ouest de la région, les zones montagneuses et rurales très peu denses connaissent une décroissance de leur population depuis 1982. Cette baisse tend toutefois à s’infléchir. Dans les massifs alpins, la population en 2012 est stable par rapport à celle de 1982. Cependant, dans les communes de montagne de Savoie et Haute-Savoie, la population décroît sur la période récente. Dans ces deux départements, cette baisse est compensée par une hausse dans les vallées et leurs centres urbains.

De fortes disparités départementales

Les départements qui cumulent dynamisme des aires urbaines et de leur périphérie disposent des plus fortes croissances démographiques. Ainsi, entre 2007 et 2012, la Haute-Savoie est le département métropolitain qui connaît la croissance démographique la plus rapide. L’Ain est en 4e place de ce classement et le Rhône à la 9e. À l’inverse, dans l’Allier et le Cantal, le niveau de population est inférieur à celui de 1982.

Figure 1Nette densification des territoires périurbains - Variation de population par km2 entre 1982 et 2012

  • Source : Insee, Recensements de la population 1982 et 2012.

Figure 2Les territoires éloignés des grandes aires urbaines à l'écart de la croissance - Variation de population entre 2007 et 2012

  • Source : Insee, Recensements de la population 2007 et 2012.

Pour comprendre

Cette publication est extraite d'un atlas réalisé par les directions régionales de l'Insee et les agences d'urbanisme d'Auvergne et de Rhône-Alpes, avec l'appui financier des préfectures de région de Rhône-Alpes et d'Auvergne. Cet ouvrage a également reçu le soutien des conseils régionaux d'Auvergne et de Rhône-Alpes. Fruit de plusieurs mois de collaboration entre des équipes pluridisciplinaires de statisticiens, de géographes, d'urbanistes et de cartographes, ce recueil est le premier d'une série de trois tomes à paraître d'ici octobre 2016. Ouvrir dans un nouvel onglet« Auvergne Rhône-Alpes : géographie physique, humaine et urbaine », Atlas tome 1, octobre 2015